Il y a 30 ans, à Lyon, le 11 mai 1987, démarrait le procès du nazi Klaus Barbie, le tout premier en France pour crimes contre l’humanité. L’ancien SS était notamment poursuivi pour la rafle de la rue Sainte-Catherine à Lyon, l’organisation du dernier convoi de la mort parti de Lyon et la rafle d’Izieu (44 enfants et 7 adultes les accompagnant).

Dimanche 14 mai, une journée de commémoration était organisée au Mémorial d’Izieu, où chercheurs et acteurs du procès sont venus témoigner et échanger avec les nombreux visiteurs.

Parmi les personnalités présentes : Beate et Serge Klarsfeld, respectivement militante antinazie et avocat de parties civiles, le couple à l’origine de la traque du « Boucher de Lyon », le professeur Jacques Védrine, expert psychiatre lors du procès ou encore Piotr Cywinski, directeur du musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau.
C’est grâce à l’aide de deux mères d’enfants d’Izieu, Fortunée Benguigui et Ita-Rosa Halaunbrenner, que les époux Klarsfeld retrouvèrent Klaus Barbie en Bolivie, au terme d’une longue traque de dix ans. Il fut extradé et ramené en France en 1983.

Chercheur polonais et directeur du musée d’Auschwitz, Piotr Cywinski dit avoir voulu « faire le pont entre le point de départ des enfants (d’Izieu) et leur point d’arrivée ». Avec une grande émotion, il a remis à Serge Klarsfeld le prix « Light of Remembrance » (lumière du souvenir), pour sa contribution exceptionnelle à l’éducation sur Auschwitz et l’Holocauste.

A la question : pourquoi commémorer ?
Tous répondent d’une voix : « parce que nous ne sommes pas débarrassés de certaines idéologies, parce qu’une catastrophe comme l’arrivée au pouvoir du nazisme est toujours possible ».
Reconnu coupable de crimes contre l’humanité, Klaus Barbie fut condamné en 1987 à la prison à perpétuité. La première condamnation de ce type sur le sol français.

Fabienne Bouchage

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