« Si nous cessions d’y penser, nous achèverions de les exterminer. Les morts dépendent de notre fidélité » (Vladimir Vankelevitch).

 

L’œuvre d’Olivier Camen est une fiction, une approche des enfants d’Izieu empreinte de pudeur et d’émotion. Une œuvre collective, évoquant les disparus au moyen d’objets et de toiles tirées des photos de la colonie. Pour s’acquitter de ce devoir de mémoire, l’artiste a fait appel à 44 parents de toutes origines et confessions. Chacun s’est vu confier la mémoire d’un des enfants afin qu’il devienne un « relais de mémoire ». Le relais de mémoire devait trouver une valise ancienne, la remplir avec un cahier scolaire où il consignait ses recherches sur l’enfant, des vêtements, des étoffes, des chaussures, ou tout autre accessoire ou objet le symbolisant. Olivier Camen a voulu que ces 44 relais soient des parents, pour qui préparer une valise pour son enfant n’est pas un acte anodin. Pour la réalisation des toiles, l’artiste a ensuite puisé dans la valise de chaque enfant. « Je réalise des patrons, je coupe des étoffes, je couds, j’habille… C’est ma façon d’aborder l’intime, d’instaurer un dialogue entre passé et présent ». Les 44 valises et les toiles associées constituent l’installation. Une partie de l’œuvre est d’ores et déjà visible dans certaines pièces de la maison. Un travail incroyable, saisissant, qui incarne les enfants sans masquer leur absence.

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