Le Tracassin en 1935 au carnaval

Un grand merci avant tout à nos lecteurs qui ont répondu à notre appel et nous ont permis de résoudre l’énigme du Tracassin de Saint-Germain-les-Paroisses. Citons entre autres Mme Roland, Mr Bordonnat, Michel Mandel… Voilà donc le récit au plus près des souvenirs et témoignages recueillis sur ce moment de la vie de jadis.

On ressortait le Tracassin lorsqu’une personne veuve ou divorcée se remariait. Tous les jeunes du village sur un char, parcouraient le village et les alentours le plus bruyamment possible : on parle d’une cacophonie épouvantable de casseroles, de chaudrons, de couvercles, de poêles quand ne s’ajoutaient pas clairon et grosse caisse…

Les faits… 

Ce Tracassin que nous avons évoqué dans le numéro de février n’a désormais plus de secrets pour nous grâce à nos lecteurs. C’est en 1934, que se déroula cet événement, autour d’un couple répondant aux caractéristiques propres à ressortir le redoutable convoi. Bien sûr, les « Tracassineurs » recevaient de la famille en juste partage un digne arrosage et souvent un « futaille » de Gamay.

Mais voilà, cette fois-ci, la famille ne l’entendit pas de cette oreille. Après avoir en vain demandé que cesse ce vacarme, elle déposa plainte et les joyeux drilles furent condamnés à 935 francs d’amende !

L’année suivante, le Tracassin réapparu, mais cette fois-ci pour le carnaval annuel. Les Tracassineurs qui n’étaient pas en manque d’idées firent publier une série de cartes postales d’une photo de leur expédition (celle publiée dans BalladíAin de février 2022). On se les arracha à la vente qui permit de couvrir le montant de leur contravention. Ainsi, la population répondit avec joie, désirant marquer leur attachement à cette coutume bugiste désormais oubliée. Oubliée ? Peut-être pas tout à fait puisqu’en 1993, un tracassin réapparut cette fois-ci à la Camusette de Belley provoquant maintes interrogations et surprises dans la population…Ajoutons qu’à Saint-Germain-les-Paroisses, moult agapes genre fondues, ramequins, diots se succédèrent tout au long de l’année suivant la cavalcade…

Et pour finir, cette réflexion amusante : si le Tracassin ressortait à chaque remariage d’un ou d’une divorcé(e), ses essieux n’auraient pas le temps de rouiller…

Michel Bigoni

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