C’est l’histoire d’un petit garçon qui ne voulait pas grandir si vite. A 8 ans, Raphaël a l’avenir devant lui. C’est un enfant doué pour l’école, curieux des autres et tourné vers le monde qui l’entoure. Il pratique la gym en club et depuis peu la batterie, le ski l’hiver venu. C’est un petit garçon en bonne santé, qui ne pose aucun problème hormis qu’il a peu confiance en lui. Mais depuis quelques mois, Raphaël a un comportement bizarre. Lui d’ordinaire si sage, chahute davantage, peine à se concentrer même lors des compétitions de gymnastique. Il n’aime plus se retrouver seul à l’étage de la maison familiale et montre un intérêt exacerbé pour la sexualité.

La famille est très soudée, les parents de Raphaël sont jeunes et profitent de la vie. Ils ont de nombreux amis et sont proches de leurs parents qui gardent souvent les enfants durant les vacances scolaires. Pour Raphaël tout semble se dérouler à merveille. Il y a bien ce grand-père qui l’adore et qu’il adore, au comportement parfois inapproprié. Ils ont une relation particulière, souvent exclusive vis-à-vis de la petite sœur de Raphaël.

Ce grand-père qui joue avec lui comme un enfant, et cherche souvent à s’isoler avec le petit garçon.

Du côté des parents, on s’en veut de trouver cette relation un peu bizarre, voire à douter, parfois. Des doutes que l’on chasse rapidement de son esprit, tant cela paraît inimaginable.

  Un dimanche soir de printemps, le petit garçon révèle à ses parents son terrible secret :

il est victime d’abus sexuels. Il dénonce un inconnu, un jeune homme qui l’aurait agressé à la piscine, lors d’une sortie scolaire. Malgré les incohérences, la famille entière fait bloc derrière lui, il faut démasquer l’individu. La machine judicaire se met lentement en place, Raphaël et ses parents sont auditionnés.

  Mais très vite les doutes assaillent les parents de Raphaël. Certains détails donnés par l’enfant paraissent saugrenus et le scénario peu vraisemblable. Ils le questionnent, insistent et ne le lâchent pas ; l’enfant finit par avouer qu’il connaît son agresseur, que c’est un proche. Il désigne enfin son grand-père, dans le souci de protéger sa petite-sœur, mais avec « la peur de faire de la peine à [sa] maman ».

Pour les parents de Raphaël, c’est un tsunami. On se dit que rien ne sera plus pareil, mais que le plus dur est fait. Ils contactent immédiatement la gendarmerie et s’attendent à ce que le fautif soit arrêté dans les jours qui suivent.

Las, la justice française n’a pas cette réactivité. On leur répond que le suspect habitant dans une autre région, il faut compter six mois minimum avant qu’il ne soit potentiellement entendu.

Six mois !!! En attendant, on leur demande de « vivre comme si de rien n’était »…

Comme Raphaël, chaque jour, 40 enfants sont victimes d’agressions sexuelles en France. Selon l’organisme Innocence en danger, on peut estimer que :
– une fille sur 8 et un garçon sur 10 sont victimes d’abus sexuels avant 15 ans ;
– 22 % d’entre eux ont moins de six ans ;
– dans 40 % des cas, l’enfant est victime d’agressions répétées ;
– près de 13 500 mineurs ont subi des violences physiques ou sexuelles en 2010 en France.

Infos et contacts : de nombreuses associations oeuvrent pour la défense des enfants victimes d’abus sexuels, dont :
http://www.protection-enfance.org/Agressions.phpwww.ange-bleu.info
www.colosseauxpiedsdargile.org (fait de la prévention en particulier dans les milieux sportifs).

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