Le Comité intercommunal du Mémorial Départemental aux morts 39/45 du Valromey a organisé en association avec la Commune de Valromey sur Séran, le 13 novembre dernier, une conférence sur la résistance et en particulier sur la résistance dans le Valromey.

Ce comité, présidé par le Docteur Jean-Paul Larbre s’est donné comme mission de célébré au mieux la cérémonie du 8 Mai 1945 et de permettre à notre jeunesse de mieux connaître cette tragique époque pour que le souvenir perdure car le sang sèche vite en entrant dans l’histoire. Le mémorial de la Lèbe a été érigé à cet endroit car toutes les communes du Valromey sont visibles. Oeuvre de l’architecte Quintrix, il a été inauguré le 15 septembre 1946 devant près de 3000 personnes. Les noms des 160 victimes du Valromey, 68 résistants, 50 déportés, 23 combattants, 14 civils, 5 prisonniers, sont gravés sur la pierre d’Hauteville entourant une femme tenant dans ses mains une épée brisée.

Près de 150 personnes assistèrent à cette conférence dans la charmante salle polyvalente de Belmont presque trop petite pour l’occasion.

Après les mots de bienvenue du Président, Henri Reynaud, ancien Ambassadeur de France, précisa de façon très claire les moments cruciaux de la guerre. Il expliqua les différentes raisons annonciatrices de la défaite de la Wermacht. La guerre contre l’U.R.S.S. en Juin 1941, l’entré en guerre des américains à la suite de Pearl-Harbour, la défaite de Rommel en Libye à Al-Alamein, le Débarquement Anglo – Américain en Afrique du Nord le 8 octobre 1942 et l’occupation de la Zone Libre le 11 novembre 1942.

Les 3 principaux mouvements de résistance qu’étaient Combat, Franc-Tireur et Libération vont se regrouper grâce à l’action de Jean Moulin mandaté par le Général De Gaulle en résistance depuis le 18 juin 1940. C’est ainsi que L’armée Secrète va entrée en action dans la France entière et que le maquis va vraiment se mettre en place. L’obligation du service de travail obligatoire le 16 février 1943 amena de très nombreux jeunes réfractaires dans les maquis.

Zénon Nitkovski détailla la coordination des mouvements dans la région, l’importance de Lyon dans la clandestinité, l’arrestation de Jean Moulin suite à une dénonciation, la participation très active de Klaus Barbie dans de nombreuses actions criminelles notamment à Izieu. Izieu, où 41 enfants et 5 de leurs maîtres furent déportés et rapidement passés dans les chambres à gaz.

Zénon expliqua comment Romans-Petit est devenu le chef du Maquis Ain-Jura, maquis qui s’est avéré l’un des mieux organisé de France.

Michel Pras parla alors de la résistance dans le Valromey. L’armée secrète avait un chef depuis le 6 juin 1943 en la personne de Maurice Morrier dit Plutarque. C’est lui qui organisa toute la résistance dans le Valromey. La première grande action sera la prise importante de matériels, vêtements, chaussures, véhicules, aux chantiers de jeunesse Bir Hakeim d’Artemare le 11 septembre 1941. Ce coup d’éclat permis aux maquisards d’avoir un bon équipement et c’est ainsi qu’ils défilèrent le 11 novembre 1943 à Oyonnax. Les combats contre l’envahisseur devinrent très durs.

Le 2 février 1944 à Ruffieu, le 5 au Petit-Abergement, le 13 juin à Belmont où quelques intrépides attaquèrent un convoi allemand au bazooka et au F.M.
Le 15 les Nazis brûlèrent le village de Saint-Maurice.
Le 11 juillet 9000 soldats prirent d’assaut le Valromey avec des combats sanglants notamment au Col de Richemond.

Le Valromey fut libéré le 22 août.

Cet exposé très succinct ne peut raconter toutes les actions et l’implication des maquisards dans le harcèlement de l’ennemi.

Jean-Baptiste Zambelli démontra ensuite toutes les horreurs de la déportation. Avec des exemples précis, des témoignages recueillis et des écrits de déportés qui marquèrent l’assistance. Comment peut-on croire que des hommes aient pu réaliser de tels actes. C’est impensable, mais l’impensable est de nouveau à nos portes.

Après cette conférence close par Pauline Godet, maire de Valromey sur Séran, de nombreux échanges interactifs permirent encore d’affiner certaines idées, certains détails.

Notre comité est prêt à intervenir là où l’on veut faire perdurer l’esprit de résistance à notre jeunesse. C’est en se souvenant du passé que l’on peut vivre le présent et préparé l’avenir.

Michel Pras

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