Il ne serait pas inutile de revenir sur l’importance de l’eau avec tout ce qu’elle représente de plaisirs et de commodités lorsqu’elle nous arrive en abondance, de façon aussi aisée qu’une simple manipulation de robinet.

Un geste complétement banalisé qui transforme l’un des éléments les plus précieux pour nos existences en un jaillissement qui semble être acquis pour toujours et dont on oublie souvent la longue histoire de son indispensable disponibilité.

Finis les puits, les citernes, les sources intermittentes, les marigots éloignés ou les périodes de sècheresses, etc. Mais imaginons qu’un jour notre fameux robinet se mette à gouter et que plus rien ne vienne s’écouler ; plus le moindre liquide pour nous rassurer dans l’immédiat d’une angoisse terrifiante laissée sans réponse, là où on découvre ce que des crises extrêmes peuvent provoquer de situations dramatiques.

Nous n’en sommes pas là, et c’est heureux, mais ce rappel a le mérite de faire prendre conscience du problème posé quant à l’importance de nos installations et à la fiabilité de nos approvisionnements actuels.

Un petit préambule nécessaire pour comprendre que les décisions qui vont être prises en matière d’organisation et de compétences par la Communauté de Communes Bugey Sud, pour nos approvisionnements en eau potable, et de façon annexe pour nos assainissements, avec la complexité des réseaux, la disparité des sources et leurs caractères spécifiques, sont extrêmement importantes.

Elles vont demander, de la part de chaque commune, une participation volontaire et positive pour continuer d’assurer la qualité et la disponibilité d’un besoin usuel indispensable voir même vital.
Certes, la variété des alimentations actuelles fait que certaines municipalités sont plus favorisées que d’autres, que cela dépend de la proximité et de l’abondance des sources existantes, de l’état de leurs réseaux et de la disponibilité des intervenants, souvent des bénévoles : merci à eux.

On peut donc comprendre leurs réticences, lesquelles sont parfois exprimées comme des atteintes aux libertés et aux privilèges particuliers de leurs sacro-saintes situations traditionnelles. Mais là encore il convient de réaliser que l’existence même de nos villages est désormais conditionnée par une politique qui prône les regroupements et la solidarité à même de sous-tendre la nature, sinon l’idéal (parfait ?) des Communautés de Communes, dont la nôtre : Bugey Sud…

Mais avons-nous le choix ?
Je ne le pense pas et ça peut être dommage pour ceux qui s’attachent encore à un esprit de ruralité et de proximité, que je comprends et que je partage souvent, mais c’est comme ça ! Alors, qu’en est-il ?

D’abord, qu’il y a une loi (NOTRE) et que rien ne devrait compromettre son application avant la date buttoir de 2020. Ce qui veut dire que la Communauté de Communes Bugey Sud devra la respecter et la mettre en œuvre, dans les meilleures conditions possibles, afin de prendre les compétences de l’eau et celle de l’assainissement sur l’ensemble de son territoire : un très vaste programme !

Pour ce faire il convient, d’abord, de faire un état des lieux, d’examiner les installations de toutes les villes et tous les villages afin d’avoir les données techniques indispensables pour maîtriser cette très importante transition. Une vaste étude va donc être lancée dont l’estimation financière est conséquente, certes, mais qui sera couverte en grande partie par l’Agence de l’Eau et par d’autres aides. C’est dans ce but que des dispositions communautaires ont été prises et ont été approuvées à la majorité de ses représentants. La procédure est engagée et ne devrait plus être contrariée.

Mais qu’en sera-t-il de l’avenir lorsque les compétences auront été basculées à la Communauté de Communes Bugey Sud ?
Pour ma part je ne peux évoquer que ce que je connais d’une petite commune comme celle de Saint Champ, dont je suis le maire, et faire comprendre pourquoi j’ai adhéré à cette décision de transfert.

L’eau potable de notre commune est puisée dans la nappe de Brens, puis elle est acheminée sur le réservoir de Marignieu après un long trajet assuré par des relevages mécaniques. Un parcours qui fait que le prix au m3 rendu est élevé.

A cela s’ajoute la nature de nos réseaux de distribution lesquels devront être impérativement renforcés dans leur totalité. Ce sont des investissements importants et urgents qui dépassent des capacités financières dont l’avenir n’est pas garanti : dotations incertaines. Sans oublier la rénovation impérative de nos réseaux d’assainissement pour lesquels les sommes à engager sont considérables.

Ce sont des chantiers importants qui ne pourront être pris en charge que dans le cadre d’une structure communautaire.

On peut également espérer que les prix de ces services, eau et assainissement, seront modulés afin de présenter des tarifs uniformes sur l’ensemble de la communauté et que les maires conserveront un droit de regard quant au choix des prestataires de services afin de faire valoir la concurrence et le savoir-faire pour maintenir la qualité, les coûts et la disponibilité d’une commodité inestimable : l’eau courante et potable au robinet.

D’ailleurs je pense que mon ami Marcel sera entièrement d’accord avec moi !

Bon courage et bon travail, donc, à ceux qui vont prendre cette importante responsabilité !

Paul Gamberini

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