Depuis quelques mois, on peut se procurer des pots de cinq grammes de cannabis, en vente libre, chez certains buralistes genevois.

Jean tient un bureau de tabac à Genève : « Gâteau au cannabis, sucette au cannabis, bière au cannabis, huile, boissons… Moi, je vois même des personnes âgées qui viennent de France, pour en demander. » On en trouve aussi sous forme de cigarettes toutes prêtes dans les rayons d’une grande chaîne d’hypermarchés.

Pourtant, la Suisse n’a pas légalisé le cannabis. Alors, comment est-ce possible ?
Les vendeurs s’appuient sur une faille de la législation. Selon une ordonnance de 2011, le cannabis est défini comme étant « une plante de chanvre ou parties de plante de chanvre présentant une teneur totale moyenne en tétrahydrocannabinol (THC) de 1,0 % au moins ».

Le THC est l’une des principales substances psychotropes contenues dans la plante. Depuis le début du mois de mars, les kiosques suisses proposent donc à la vente du cannabis « light » dont le taux de THC est inférieur à 1 %. Ce cannabis « light » est en revanche concentré en cannabidiol, molécule connue pour son efficacité contre la douleur ou les insomnies.
Beaucoup de clients l’achètent pour ses vertus thérapeutiques, bien que les buralistes ne puissent les utiliser comme argument marketing. Les rares études sur le CBD semblent dire qu’il n’est pas addictif comme le THC.

Mais attention, dans l’hexagone, l’usage du cannabis reste interdit ! En France, même ce cannabis « light » est illégal car il est encore trop fort en THC. L’Europe n’autorise qu’un taux de 0,3 %…

Face à ce nouveau business, les autorités suisses s’interrogent sur le taux d’imposition à appliquer. Car ce cannabis est suisse. Une quinzaine de petites sociétés sont chargées de produire ce « cannabis doux ». Plusieurs entreprises se sont emparées du créneau comme DrGeen, Wallis’Roots ou Cannaliz.

En attendant, étudiants, banquiers, ouvriers, clients de 18 à 80 ans se pressent dans les magasins pour se procurer du « Cannabis Légal ».
Le marché grandit de jour en jour.
Une expérience qui, si elle confirme qu’elle n’a pas d’incidence négative sur la santé publique, devrait durer et se généraliser dans tout le pays.

Fabienne Bouchage

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