Membre du comité d’organisation des Epicuriennes de Belley, Jean-Pierre Ropele co-animera les « Ateliers pâtisserie en famille » mercredi 18 mai au Palais épiscopal de Belley. Il sera également membre du jury des deux concours organisés par la ville. L’occasion de se pencher sur la personnalité de ce grand professionnel de la pâtisserie, mais aussi figure politique locale. Portrait.

Il semblerait bien qu’il ne soit pas près de raccrocher son tablier ! A 71 ans, Jean-Pierre Ropele, artisan pâtissier de métier, aujourd’hui maire de la commune de Prémeyzel, fourmille encore d’idées et de projets.

Sa dernière envie ? Reprendre une activité autour des layer cakes*, wedding cakes** et gâteaux d’anniversaire pour enfants. « Je pense qu’il y a un créneau à prendre… j’étudie cela ». A croire que sa passion est intarissable…

Entré en apprentissage à l’âge de 15 ans, il embrasse le métier de cuisinier presque sur un malentendu :

« Ma mère tenait une petite épicerie, mon père travaillait sur les chantiers. Comme j’aimais bien manger, je me faisais cuire des pâtes, des œufs ou autre quand je rentrais de l’école. Mes parents ont pensé que j’aimais bien faire cela… ». Ils lui décrochent une place d’apprenti-cuisinier.

« A cette époque on ne revenait pas sur la décision des parents… mais j’aurais pu faire menuisier c’était pareil ! ».

En élève appliqué, il apprend les premières bases du métier à Aix-les-Bains, puis s’exporte dans différentes maisons. « J’ai fait mon tour de France, à la façon des Compagnons ». Quand il a un peu de temps libre, il observe le travail des pâtissiers de la brigade. Il se prend de passion pour ce métier et se lance à son tour : pâtisserie de restauration dans un premier temps, puis pâtisserie de boutique. A 29 ans il s’installe comme artisan pâtissier chocolatier à la Motte-Servolex, puis Chambéry et Méribel. Aujourd’hui retraité, Jean-Pierre Ropele prête régulièrement main forte aux confrères qui le sollicitent.

Ce métier si exigeant, Jean-Pierre Ropele l’a toujours aimé passionnément. « Malgré des horaires difficiles, je partais travailler en chantant parce que j’étais heureux de faire ce métier-là ».

Il garde une grande tendresse pour son premier patron d’apprentissage, avec qui il a beaucoup appris. « Les débuts sont très importants », nous confie-t-il. Cet art de la transmission, il l’a cultivé longtemps auprès de ses apprentis et des élèves du CAF*** de Fontanil, à St Alban en Leysse, où il officie encore en tant que juré lors des passages du brevet de maîtrise. « C’est ce qui me manque le plus, transmettre mon savoir… ».

Aujourd’hui, Jean-Pierre Ropele achète encore de nombreux livres de pâtisserie mais avoue ne pas être très fan des émissions telles que Top Chef ou le Meilleur Pâtissier, qui donnent selon lui une image tronquée de la réalité du métier, une « illusion de facilité ». Car malgré un engouement prononcé pour les métiers de bouche depuis quelques années, peu iront jusqu’au bout. En revanche, ceux qui embrasseront cette carrière « auront un panel d’emplois incroyable ».

Si l’éclair reste l’un de ses desserts favoris, ce pâtissier émérite aime tout autant les desserts classiques que novateurs. Ses créations en pâte à sucre, ses pièces montées et autres pièces en chocolat forcent l’admiration ! C’est donc tout naturellement qu’il a proposé ses services à l’organisation des Epicuriennes de Belley sur le thème de la pâtisserie. « J’ai pas mal de connaissances dans le métier. Je pourrai peut-être apporter ma pierre à l’édifice » nous confie-t-il en toute humilité…

* littéralement « gâteau à couches », typiquement américain
** gâteau de mariage, pièce montée
*** Centre de Formation des Apprentis

Fabienne Bouchage

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