«  La kestion de la réform de l’ortograf est sur le tapi. Ce ke jan pans ? Cé tré simpl : je la trouve exélante… » ((Francisque Sarcey, 1893).

Et oui, depuis bien longtemps, la simplification de l’orthographe revient régulièrement « sur le tapis ». En 1520, Théodore de Bèze plaide en faveur de celle-ci pour les moins instruits, tout en désirant garder l’orthographe classique pour les lettrés : une forme de lutte des classes ! Nous n’en sommes pas loin encore aujourd’hui…

Cela, bien que l’orthographe des hautes sphères de l’intelligentsia commence aussi à battre de l’aile : « Aucun cours n’est assurés » vient d’être placardé sur la porte d’une grande université…

Par contre, les ados ont simplifié à l’extrême leurs écrits sur les portables : « koi 2 9 = quoi de neuf – 2m1 = demain – GHT : j’ai acheté – @2m1 : à demain – b1sur : bien sûr…

Il existe même sur Facebook un traducteur en français de SMS.

Rien de bien nouveau non plus, puisque le mot nénuphar s’écrivait nénufar jusqu’en 1936, par exemple dans les textes de Balzac, Proust…

Pour ne pas traumatiser, les « anciens », les deux orthographes seront admises … Ainsi, vous pourrez, les larmes aux yeux, éplucher soit des oignons, soit des ognons. Cela, avant de vous asseoir ou de vous assoir devant un étang en admirant soit des nénuphars, soit des nénufars. Liberté, liberté chérie, c’est cela la démocratie !

Et puis l’avantage d’une telle réforme, c’est qu’elle a un faible coût, oh pardon : « un faible cout » !

Attendons à présent la réforme du code du travail, bien simplifié, aussi, nous dit-on. Pour l’instant le vent ne balaie que les accents circonflexes…

Michel Bigoni

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.