Racontant une vie d’écrivain, Bernard Pivot sur la scène de l’Intégral à Belley, évoque avec humour le fait que dans la vie courante, sa qualité l’oblige à se distinguer par ses paroles…
Si le ciel est au bleu, il décevra beaucoup ceux qui l’écoutent, s’il se contente d’un « Il fait beau ! ». En somme, la vie d’un écrivain reconnu exige de lui un effort vers l’excellence du langage, et cela à chaque instant.
Toute proportion gardée, l’édito d’un journal qui se lit comme le Ballad’Ain à plusieurs milliers d’exemplaires, exige de sa part une certaine tenue, un brin d’originalité qui le distinguera du brouhaha des propos conformistes propres à ce moment de l’année.
Alors comment vous souhaitez « Joyeuses fêtes de fin d’année ! » ?
Toute fête est communion, partage, avec un zeste de folie, d’oubli du morose et des peines… Difficile de laisser quelqu’un en dehors de la piste de danse, alors prenons-lui la main et attirons-le dans la farandole. Cette image est symbolique bien sûr, mais un simple petit geste en faveur d’autrui peut faire basculer le monde dans l’abondance : vous connaissez l’histoire de la goutte d’eau qui fait déborder le vase…
N’attendons plus rien du haut de la pyramide, tout viendra du bas, de nous.
Semez donc en ces jours de fin d’un cycle les graines d’une fête qui prendra racine dans le secret de nos cœurs, d’une fête qui ne s’éteindra pas : « Au dehors tout s’écroule, au dedans tout renaît »…
Alors, fêtez-vous les uns les autres, enchantez ces derniers instants de l’année… Donnez, c’est recevoir au centuple, pas un trésor de pièces d’or ancien, mais un trésor de légèreté et de joie. Là repose le secret des temps à venir.
Michel Bigoni