Le Mont Granier après éboulement ballad et vousDans la nuit du 8 au 9 janvier dernier, les habitants d’Entremont-le-Vieux ont été tirés du sommeil aux alentours de 5 heures du matin par une forte déflagration. Un pan du Mont Granier vient de s’effondrer, heureusement, sans faire de victimes.

170 000 mètres cubes de roches se sont décrochés du pilier Nord-Ouest pour finir leur course à 300 mètres des premières habitations des hameaux de Tencovaz et des Brancaz. Visible depuis Chambéry, l’éboulement est impressionnant, 85 mètres de large sur 180 mètres de haut, et transforme la physionomie du Mont Granier.
La croix, installée en 1938, surplombant la montagne est restée en place.
Bien entendu, les sentiers de randonnée ont été fermés par mesures de précaution et toute activité est déconseillée aussi bien du côté Savoie que dans les alentours de la face surplombant Chapareillan en Isère.

Depuis une vingtaine d’années, le Mont Granier est sous surveillance grâce à l’installation de fissuromètres.
Ces appareils mesurent l’évolution des fractures de décompression et n’ont rien enregistré de particulier avant l’éboulement. D’après Fabrice Hobléa, spécialiste de la montagne et chercheur au CNRS de Chambéry, la forte pluviosité des jours précédents l’événement a déstabilisé la paroi par infiltration dans la roche calcaire. Dès que possible, selon l’évolution de la météo, des experts viendront estimer la dangerosité du surplomb créée par l’éboulement ainsi que les risques de chutes de roches résiduelles.

Personne dans la région n’a oublié la terrible catastrophe du Mont Granier en 1248 où un pan entier de la montagne avait englouti cinq villages entraînant plus d’un millier de victimes.

A l’époque, 500 millions de mètres cubes de roches avaient tout dévasté sur une surface de 30 km². Pire catastrophe naturelle des Alpes, l’éboulement avait, cependant, épargné la chapelle de Myans et ses alentours. Devenue sanctuaire et lieu de pèlerinage, Notre Dame de Myans est aujourd’hui visible de loin grâce à la statue dorée colossale de la Sainte-Vierge qui trône sur son clocher.

Lise Boisselier

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