« Ma petite est comme l’eau, elle est comme l’eau vive
Elle court comme un ruisseau, que les enfants poursuivent
Courez, courez vite si vous le pouvez
Jamais, jamais vous ne la rattraperez », Guy Béart

J’aime beaucoup les paroles et la musique de cette belle chanson de Guy Béart, que l’on écoute comme si elle coulait en vaguelettes légères avec la fluidité d’un courant continu et en donnant des impressions de grâce, de liberté et de lumière. De tout ce qui génère une forme de poésie qui éveille nos souvenirs et qui berce notre imaginaire. Mais ce qui émerveille davantage, c’est la présence d’une petite que j’interprète comme celle d’une petite fille dont le jeu, la confiance et la spontanéité s’associent à la vigueur du ruisseau pour nous donner les images les plus évocatrices et les plus symboliques de la vie, de sa beauté, de sa fraîcheur et de sa fragilité, aussi. Quand l’une et l’autre courent, avec toute la force de leur jeune énergie vers toutes les aventures et toutes les incertitudes possibles de leurs destinées ;  celles que l’on souhaite les plus belles possibles alors qu’elles sont conditionnées par l’abondance indispensable et vitale de l’eau. De celle qui tombe du ciel, qui coule, pure, belle et légère, toujours disponible et jaillissante de ses précieuses gouttelettes.

Voilà une façon un peu curieuse d’introduire le vrai sujet de ce texte concernant l’importance de l’eau mais la chanson à souvent les mots et les mélodies qui conviennent pour attendrir les esprits, pour soutenir l’émotion et éveiller les esprits. Cela pour soutenir les recommandations du moment qui portent sur son utilisation et sur les soins que l’on doit lui apporter en matière d’économie. Il est vrai que les choses ont beaucoup changé, depuis le temps où l’eau était puisée du fond des puits et ramenée dans des récipients cabossés par l’usage, juste pour assurer la nécessité des besoins domestiques. Dans des situations de vies très simples qui avaient encore la mesure des choses. Sans oublier l’utilisation des courants de rivières dont l’énergie s’épuisait sur des moulins ou sur des meules aux technologies branlantes.

Mais depuis l’eau a été captée en profondeur puis poussée, sous pression, dans des canalisations aux rendements, parfois douteux, générant une abondance qui la désacralise pour n’en faire, selon certains, que de la « flotte » corvéable à merci, dans toutes les situations possibles. Cela en la hiérarchisant entre des bouteilles de prestige de minérales ou de pétillantes et des évacuations de rejets souillés par des excès.

   Ce qui fait que certains n’hésitent plus à critiquer nos consommations d’eau, lesquelles, selon eux, ressembleraient à d’irresponsables gaspillages.

Les plus influençables, dociles et perméables, en redoutent les conséquences tout en renonçant, partiellement, aux conforts inestimables de leur propre plomberie. Pour les autres, il leur suffit d’être raisonnables et de se promener entre les collines du Bugey, là où l’eau est partout pour embellir les paysages, pour courir dans les rivières, tomber en de magnifiques cascades, disparaître dans des gorges profondes puis s’étaler dans des lacs enchanteurs et retrouver la puissance d’un fleuve Royal : le Rhône. Ils en retirent une forme d’admiration et de reconnaissance qui leur impose l’amour et le respect de l’eau. Quant à la petite fille de la chanson de Guy Béard, si elle pouvait être autour de nous, elle apprendrait vite à aimer l’eau et à s’en faire une amie, pour toujours. Et c’est, peut être, sur la rive d’un petit lac qu’elle ressentirait les premières émotions de son bonheur, puis, à deux, sous un grand parapluie rose, elle aurait le plaisir d’une chanson pleine de charmes et d’espérances tirée d’un film célèbre : ‘‘Chantons sous la Pluie’’, ou ‘‘Singin’in the Rain’’.

A chanter pour aimer la vie, l’amour, les parapluies romantiques et l’eau puis l’eau et encore l’eau…

Paul Gamberini

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