Une question récurrente jetée de façon tristounette, comme ça, dans un murmure bredouillé pour faire part d’une détresse éventuelle à une Sainte présence, Céleste, tellement pétrie d’amour et de douceur à notre endroit qu’elle n’hésiterait pas à nous bousiller l’existence : si jamais ? Difficile de l’affirmer mais selon certains, les mieux informés, tout ce qui nous arrive de misères pourrait bien être la conséquence d’une surveillance mystérieuse, sévère et prompte à nous faire comprendre que l’on est plus vraiment dans les clous et que l’on devrait remettre un peu d’ordre dans nos comportements bidouillés. On pourrait alors imaginer que cette entité sublime, s’il en est, et qui nous domine depuis le très-haut-tout-là-haut-là-haut, enfin ce gentil Bon Dieu, exercerait sur nous une influence plus ou moins moralisante en nous rappelant qu’il nous surveille du coin du ciel et qu’il reste pour nous, nous en déplaise, le maître des horloges : avec des tics-tocs-tics-tocs et parfois même avec des tics beaucoup plus sourcilleux que des tocs inquiétants, ou inversement.
Tout ça pour dire que l’on pourrait en être un peu contrarié !
Pour ajouter un épisode biblique à cette histoire on se rappellera que c’est lui « Le Bon Dieu » qui aura envoyé ses « Gardes Suisses », ceux qui existaient déjà à une époque originelle, mais sans chocolat, pour nous mettre à la Porte du Paradis Terrestre. Un moment douloureux et décisif pour l’avenir de humanité, alors que l’on aurait pu jouir « ad vitam æternam » d’un assistanat extraordinaire et sans limite, à se multiplier joyeusement et à ne rien faire d’autre que de se balader, ça et là, de façon insouciante, entre tous les pavillons généreux d’une abondance miraculeuse et éternelle. Et cela sans autre faiblesse à dominer que celle de la tentation. Mais là on connait la suite avec Eve, la belle séductrice du coin, avec son copain le serpent et sa pomme : une belle Golden Délicious de Parves, comme certains le prétendent sans que cela ne puisse jamais être confirmé, des recherches devraient être menées. Ce qui prouve bien que trop d’assistanats, même sublimes et portés à l’excès, finissent toujours par lasser ses bénéficières d’ennuis et de désœuvrements. Surtout lorsque l’on sait que les petits bonhommes, que nous sommes, ont tous besoin de liberté chérie, d’actions et d’aventures avec toutes les incertitudes et tous les malheurs que cela entraine. De tout ce qui pimente la vie de révélations, d’émotions vibrantes et de sentiments qui s’attachent à l’existence entre ceux de l’amour ou de la passion, des gros chagrins jusqu’aux plus grands bonheurs. Puis de tout ce qui permet à chacun d’entre nous de s’élever courageusement et le plus honorablement possible en évitant les pièges insupportables d’égos surdimensionnés. Et tout cela avec, de temps à autres, le retour murmuré du fameux questionnement fortifié par l’angoisse d’une difficulté passagère :
« Mais qu’ai-je donc encore fait au Bon Dieu ?
Nom de nom ! »
Cependant, avec la montée en puissance de nos assistanats de sociétés nombreux et super-généreux, nos questionnements échappent de plus en plus au Bon Dieu et la dérive s’oriente de plus en plus vers les administrations concernées. Cela pourrait être vrai avec notre système de santé, tellement performant, que certains n’hésiteraient plus à confier la responsabilité de leur propre santé à la Sécurité-Sociale. Une sorte de délégation de confiance ternie parfois par des petits soucis de courbatures ou de toussotements pénibles, pouvant entrainer les formes d’exaspérations maladives suivantes : « Mais non de nom, qu’ai-je donc encore fait à la Sécu ? » A suivre, car les temps changent et que le Bon Dieu pourrait bien s’éloigner de nous ?