Vapoter dans les lieux publics sera-t-il bientôt interdit ?

En effet, la loi de santé promulguée le 26 janvier dernier proscrit officiellement l’usage de l’e-cigarette dans les établissements accueillant des enfants, dans les moyens de transports collectifs fermés et dans certains lieux de travail à usage collectif. Une interdiction en apparence claire et systématique, mais qu’en sera-t-il lorsque paraîtra le décret d’application prévu fin mars ?

Au ministère de la santé, on assurait début février que « le gouvernement ne prév[oyait] pas d’interdire de vapoter » dans les bars et restaurants, mais la question semblait néanmoins se poser, puisque les hautes autorités de santé avaient demandé au Haut Conseil de la santé publique (HCSP) un rapport sur les bénéfices-risques de l’e-cigarette. Les conclusions du groupe de travail étaient attendues pour fin février.

Mercredi 24 février, la position du HCSP s’est avérée bien plus radicale qu’attendue. Oui, la cigarette électronique peut être considérée comme un « outil d’aide au sevrage tabagique » et un « outil de réduction des risques du tabagisme », reconnaît le HCSP. Mais, en dépit de ces qualités, il recommande que son usage soit interdit dans tous les lieux collectifs fermés, y compris les cafés, bars, restaurants et discothèques.

L’avis du Conseil d’Etat d’octobre 2013 qui avait jugé « disproportionnée » une interdiction générale de l’usage de l’e-cigarette a donc fait long feu. Pour les autorités sanitaires, il s’agit aujourd’hui de trouver un juste milieu : ne pas banaliser le geste de fumer, sans stigmatiser la cigarette électronique. Rappelons qu’en octobre 2015, 120 médecins, pneumologues, tabacologues, addictologues et cancérologues avaient lancé un appel en faveur de la promotion de la cigarette électronique pour en développer l’usage, même si elle fait toujours l’objet de controverses scientifiques.

En prônant désormais cette interdiction totale, le Haut Conseil sait qu’on lui reprochera de renvoyer les vapoteurs sur le trottoir avec les ¬fumeurs, augmentant ainsi leurs possibilités de rechute. Alors, à quand des « zones vapoteurs » dans les lieux publics ?

Source : www.lemonde.fr

Fabienne Bouchage

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.