© Le Blason
Durant l’occupation allemande, « les chantiers de jeunesse », organisations crées par le régime de Vichy ont remplacé le service militaire.
Généralement, mais pas toujours, favorables à la collaboration avec l’Allemagne, un de ces chantiers, portant l’immatriculation 43 et le nom de Sidi-Brahim, se trouvait à Artemare. Les maquisards en tirèrent partie…
La section de l’armée secrète d’Artemare passe à l’attaque
En septembre 1943, les maquis, résistants clandestins à l’occupant nazi, vont affronter le froid glacial de l’hiver sans aucun équipement, complètement démunis. Les « Petits », nouveaux arrivés, sont souvent en tenue d’été… Or le chantier de jeunesse est une réserve entre autres d’habits : chaussures, culottes, blouson de cuir (ce qui va devenir le véritable uniforme du maquisard), matériel de campement et de cuisine…
Le 10 septembre à minuit, une équipe de 30 hommes pénètrent dans le camp. Auparavant, les liaisons téléphoniques avec le camp et la gare ont été neutralisées. Les gendarmes chargés de la protection du groupement, sont chloroformés et ligotés.
Les maquisards ne rencontreront que peu de résistance rassurant même les occupants du camp : « Nous sommes les gars du maquis, vous ne craignez rien ! ».
Durant 45 minutes les 30 hommes sous la direction de Pierre Marcault (Marco) recueillent plus de 8 tonnes d’équipements dont 6000 paires de chaussures qui repartiront répartis dans un camion gazo, 2 camionnettes et 3 voitures (tous les véhicules que possède le Maquis).
Un tournant
Grâce à cette première opération, l’image du maquis s’affirme comme une véritable armée clandestine, organisée et désormais équipée.
Ce sont ces vêtements qui ont servi aux maquisards défilant dans les rues d’Oyonnax le 11 novembre 1943 ce qui constitua un tournant fondamental dans l’histoire de la résistance clandestine française contre les troupes hitlériennes.
Michel Bigoni