Des vignes et des vaches, c’est à dire du vin et du lait, telles étaient les deux « sources » de revenus de nos agriculteurs bugistes. Nous ne parlerons aujourd’hui que de la source blanche qu’est le lait.

Il y a peu encore, les villages étaient parcourus matin et soir par des troupeaux qui ne dépassaient le plus souvent guère les quinze vaches… Parfois, cinq bêtes seulement pouvaient assurer un petit revenu supplémentaire à une ferme… Mais cela à quel prix de présence laborieuse quotidienne ! Et nos rues étaient ponctuées ici et là de «bouses» sans que personne ne s’en offusque.

De ce temps subsistent quelques reliques comme celle de la voie lactée de Rossillon. Nous vous en dévoilons son histoire.

Une réalisation audacieuse

Le dernier troupeau à Armix, celui de Robert Miguet, a disparu en 1986. Mais ce petit hameau perché très haut sur la montagne, au-dessus de la commune-mère, était riche, il y a septante ans, d’une belle production quotidienne de lait.

Pas de camions de ramassage à l’époque, alors une idée audacieuse a mûri dans l’esprit des Rossillonnais. Créer une télébenne soutenue par quatre pylônes au-dessus des rochers, jusqu’à la nationale 504, en face du stade. La société laitière Mont-Blanc, puis celle de Brens, récupéraient les bidons et réalimentaient la benne en récipients vides.

Souvent les bennes au retour étaient garnies de pains et de pommes de terre… Un double usage donc…

La bonne étoile

Ainsi est né dans le ciel de Rossillon : la voie lactée ! Par malheur, même les étoiles finissent par s’éteindre et en 1985, avec l’arrivée des camions de ramassage, l’entreprise Marcelpoil d’Ambérieu mit un point final à l’installation. Totalement ? Pas vraiment, car un pylône placé en bordure de falaise, vu la dangerosité de l’opération, fut épargné. Celui-ci, seul rescapé de la Voie lactée, veille en tant que « bonne étoile »

sur la vallée et ses habitants.

Michel Bigoni

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