Beaucoup des habitants du Bas- Bugey ignorent qu’un des plus grands poètes du vingtième siècle résida chaque été durant plus de vingt-cinq ans à Belley…

Comment a-t-il connu notre région ?

Par l’intermédiaire de Lucie Albertini, son épouse. Celle-ci est née dans une ancienne famille belleysanne : son père fut maire de Belley à la Libération et son frère fut co-président avec Jean Ferrat de l’association “Elsa Triolet et Louis Aragon”.

Qui fut donc Eugène Guillevic en tant que poète ? Il naquit en Bretagne en 1907, un de ses premiers recueil, Carnac, est une suite de poèmes courts et remarquables où il exprime sa répulsion pour la guerre, les déportations… Et cela, en nouant son âme aux rocs, aux mystérieuses pierres levées, aux vagues immémoriales…

Ses vacances à Belley

On pouvait le croiser les matins de chaque été entre 1972 et 1996, alors qu’il sortait acheter son journal, avant de s’asseoir à la terrasse des Terreaux. Ses soirées en compagnie d’amis ou de neveux étaient empreintes d’humanité. Les après-midis étaient consacrées avec Lucie à des promenades dans la campagne. Beaucoup de ses poèmes sont nés au contact du Bugey, de ses rivières, de ses prairies, de ses villages. Citons une anecdote racontée par son épouse après la mort du poète en 1997. Un soir à Paris, il lui récite un poème qu’il vient d’achever en lui demandant si elle reconnaît le lieu qu’il évoque :

« La beauté doit venir
D’un autre monde
Qui s’avance
Jusqu’au nôtre
Et parfois même l’enveloppe
Regarde
Cette chapelle romane,
Les prés alentours,
Le ciel qui s’incline,
Regarde et maintenant
Ose dire où nous sommes. »

Il lui donne tout de même quelques indices et son épouse lui propose avec justesse : « la chapelle d’Innimond ».

Michel Bigoni

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