Bien surprenant ce Noël nippon !

小倉駅のクリスマスイルミネーション

Hormis le fait que la chrétienté occupe au Japon une place réduite face au bouddhisme et au shintoïsme, cette fête s’y pare d’autres valeurs, d’autres parures.

  Même si le 25 décembre n’est pas un jour férié ni pour les enfants, ni pour « les grands », Noël existe bel et bien et se revêt de fastes rivalisant avec nos cascades de lumières européennes.

  Importée de l’occident au vingtième siècle, la fête de Noël depuis quelques décennies acquière au Japon toujours plus d’éclats. Ce pays étant plus propice à la présence des cerisiers que des sapins, ces derniers décorant les appartements sont en plastique. Par contre les illuminations sont les mêmes, et certaines sont impressionnantes comme sur la tour de Tokyo, dépassant de 8 mètres celle de Paris…

On imite, mais on surpasse…

  Guirlandes colorées et néons un peu kitsch envoûtent l’âme des balades crépusculaires.

  Leur Père Noël a des allures américaines, un vrai Saint Nicolas ! Les cadeaux sont réservés aux enfants en âge de croire encore en l’existence de celui-ci. Gageons que les gamins les plus rusés feignent une naïveté intéressée deux ou trois ans de plus, juste assez pour ne pas paraître attardés au regard des parents…

  Alors, direz-vous, le Noël japonnais, c’est un peu comme Halloween importé chez nous : une histoire de gros sous ? Et bien, que nenni ! Noël, c’est la fête de l’amour, une sorte de Saint-Valentin, où les aveux se font, souvent d’ailleurs dans des restaurants français très prisés à l’heure actuelle…

Dites-lui que vous l’aimez sous un dessin des amoureux de Peynet ou de Doisneau, et la partie est à demi gagnée…

Pour ce qui est chez nous le réveillon de Noël est donc au Japon un repas d’amoureux.

Invitez une femme ce soir là, c’est déjà une forme d’aveu avec échange de cadeaux, bijou, écharpe et bonnet tricotés maison.

De mauvaises langues prétendent qu’il est bien difficile de trouver une chambre libre dans les hôtels cette nuit-là. Mais nous n’y prêterons pas foi, ayant horreur des cancans…

  Question repas, les dindes au Japon sont comme les sapins, elles ne courent pas les rues, alors le repas traditionnel de Noël est le poulet rôti. La chaîne KFC en a profité pour vendre un maximum de beignets frits de poulet, souvent arrosés de Champagne, l’honneur est sauf… Beaucoup de familles commandent leur repas des mois à l’avance pour en bénéficier à Noël, pas moyen de s’en procurer ailleurs et la demande est supérieure à l’offre. C’est aussi l’occasion de manger le célèbre Christmas Cake.

    Mais la tradition demeure avec le Sukiyaki (recette page 15), le shabu-shabu, le tako-yaki, l’oden, le Chawanmushi… Bon appétit, on connaissait les Sushis, pour le reste, c’est à découvrir !

  Le soleil du lendemain, se prête aussi à ce jeu de l’amour et de l’amitié « pour toujours » que l’on témoigne à l’autre. Quelques babioles offertes scelleront ce nouveau pacte d’un an, jusqu’au Noël suivant.

 Finalement, les formes extérieures de la fête diffèrent peu. Oublions la dinde farcie, la bûche et autres friandises de chez nous, et ne retenons vraiment que l’essentiel : les lumières, les enfants, les cadeaux et l’amour

  Quand la lumière du jour va reprendre le dessus sur la nuit jusque-là grandissante, l’occident y voit la naissance de Jésus, d’autres l’aveu d’un amour, et de partout l’enfant que l’on fête….. Tout est affaire de naissance, de renaissance en cette aube de l’année nouvelle.

MI. B.

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