Le 4 août 1897, Joseph Vacher, vagabond, est arrêté après avoir tenté d’agresser une fermière en Ardèche. Pour ce fait, il est condamné à trois mois de prison. Or, Émile Fourquet, juge d’instruction nouvellement installé à Belley est intrigué par les similitudes entre ce fait divers et les circonstances atroces de l’assassinat d’un jeune berger Victor Portalier de Bénonces dans l’Ain, âgé de quinze ans.

Fourquet, un des premiers « profileurs » de France

Il obtient le transfert de cet individu à la prison de Belley, et là le talent de ce juge va pouvoir s’exercer et faire de lui un des premiers « Profileurs » dans le monde des affaires criminelles (le profilage criminel fondé sur l’analyse comportementale est une méthode permettant à des enquêteurs de déterminer le profil psychologique d’un criminel).

Face au mutisme de Vacher, Fourquet ruse en prétendant, ce qui est vrai, qu’il écrit un ouvrage sur les vagabonds et leurs périples tout au long des chemins de France. Il oublie de signifier le titre complet de cette étude : “Les vagabonds criminels”.

Vacher tombe dans le piège et naïvement retrace avec précision ses cheminements à travers le pays.

Alors le juge compare les différents lieux qu’il a traversés et constate que de nombreux crimes de jeunes filles ou garçons parsèment ce terrible parcours. Jouant sur la psychologie du forcené, il obtient vite sa confession : il avoue onze meurtres et un viol. Fourquet le soupçonne d’une cinquantaine de crimes. Mais étrangement, il ne sera jugé que pour le crime de Bénonces.

Un examen psychiatrique de Vacher par trois médecins aboutira à la complète responsabilité du criminel.

Et ce ne sont pas ses « Vive Jésus, vive Jeanne d’Arc ! » qui influenceront les jurés des Assises de l’Ain qui le condamneront à mort.

Sentence exécutée (comme on le dit) le 31 janvier 1898 sur le Champ-de-Mars de Bourg-en-Bresse, la demande de grâce auprès du président Félix Faure ayant été rejetée.

Le film

Un des deux premiers « serial killer » de France, un juge profileur, un questionnement sur la santé mentale des assassins, alors vous avez fait le lien avec le film “Le juge et l’assassin” de Bertrand Tavernier, avec Galabru (césar du premier acteur) dans le rôle de Vacher et Philippe Noiret dans celui du juge Fourquet…

Michel Bigoni

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