Adrien, du haut de ses bientôt sept ans, en ce début décembre, fut envahi par une grande tristesse. Il venait d’apprendre que ses parents, ou du moins que son père, ne croyait pas au Père Noël. Il avait en effet surpris une conversation entre son père et un voisin :
« Adrien aura l’âge de raison le mois prochain, il sera temps pour lui de ne plus croire au Père Noël… ». 

Il ressentit une peine soudaine pour son père : comment celui qui savait tout pouvait se laisser aller à de telles idées ? Comment pouvait-il penser si aveuglément ?

Vous me direz que pour un enfant de pas tout à fait sept ans, ses réflexions sont bien étranges et profondes…

Il vous répondrait qu’il est temps que les grands cessent de prendre leurs enfants pour des petits sans cervelle ! 

Oui, il serait capable de vous répondre cela avec ses propres mots.

Alors, il se dit, qu’il ne pouvait pas laisser son père sous le poids d’une telle illusion et il se décida à lui parler, non pas face à face, car il se laisserait piéger par son amour pour lui, et n’oserait par respect le contredire ouvertement.

Il lui écrivit une petite lettre où il tenta avec ses mots à lui de le remettre sur le bon chemin qui est celui de l’émerveillement, loin du monde froid et sans rêve où il s’égarait.

Bien sûr, cette lettre, il la rédigea avec ses mots à lui, et d’innombrables fautes d’orthographe, si bien que nous nous sentons obligés de vous la traduire en bon français, du moins nous l’espérons…

« Mon cher papa, je sais que tu ne crois pas au Père Noël, alors écoute-moi. Non seulement, je crois en lui, mais je sais que depuis qu’il existe, il a bien grandi et qu’il offre ses cadeaux toute l’année à qui veut bien l’appeler. Il est malin, tu sais, parfois il se cache derrière les parents pour offrir ses cadeaux… 

Écoute bien : Tu te souviens l’autre jour où tu cherchais à te garer à la fête des écoles, vu le monde s’était peine perdue. Alors dans ma tête, j’ai appelé le Père Noël pour qu’il t’offre une place. Et c’est juste après ma demande, qu’une voiture s’en alla devant nous et que tu as réussi à nous garer. Tu as dit que nous avions de la chance, oui mais cette chance, c’est au Père Noël que tu la dois… 

Joyeux Noël, mon cher papa ».

Cette lettre, Adrien la posera au pied du sapin le soir de Noël ? Gageons que son papa versera une petite larme (en la cachant).

Michel Bigoni

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