Je suis toujours surpris par le nombre croissant de candidats partis à la conquête de notre principale administration communale.

J’ai essayé d’en comprendre les motivations sachant que les responsabilités, liées à la fonction, ne sont pas sans donner des boutons, sans provoquer des angoisses, susciter des mesquineries ou provoquer des critiques préjudiciables à la santé morale et même physique des élus confirmés.

  Certes, il y a souvent le sens du devoir qui est évoqué de façon solennelle, avec la main sur le cœur, mais il est vrai que tous les désagréments peuvent être compensés par le prestige et par les honneurs liés à la fonction. Ce qui donne des arguments propices à satisfaire la soif des égos profondément embusqués.

Mais finalement, quand tout est apaisé et que l’on se retrouve dans le calme immuable du temps qui passe, il est agréable, pour le quidam moyen, de constater la matérialisation des promesses de campagne évoquées. Des engagements attendus ou des manquements malheureux qui pourraient confiner les électeurs dans des noirceurs profondes de regrets vindicatifs.

Ce qui serait dommage !

Alors, pour éviter d’en arriver à des extrémités négatives, j’ai imaginé que le moyen le plus original serait de changer complétement de modèle de représentation.

     Plutôt que d’avoir un élu, humainement fragile et limité par ses propres compétences, (comme chacun d’entre nous, d’ailleurs) pourquoi ne pourrions-nous pas avoir un système complétement bidouillé par une technologie capable de créer une intelligence artificielle de type municipale.

Une sorte de robot, humainement constitué, de taille normale, avec ce qui lui conviendrait de langage courtois, de sourires avenants et de manières chaleureuses adaptables à toutes les situations. Une espèce de bonhomme mécanique et autonome, en pieds, bien visible et sympa capable de se promener, de rassurer, de serrer des mains et d’avoir des vertus sublimes dont celle de ne pas trop se prendre au sérieux.

Bien sûr il devrait porter un nom, ou plutôt une familiarité sympathique du type, C-3PO de La Guerre des Etoiles, qu’il faudrait adapter au contexte local.

On pourrait l’appeler tout simplement Super-Pétillant : pétillant d’intelligence, de gentillesse, de bienveillance et d’efficacité.

  Riche d’une mémoire illimitée, il aurait accès immédiatement à toutes les composantes de son administration, que ce soit sur le plan cadastral, pour l’identification visuelle de ses concitoyens ou pour tous les méandres fonctionnels de sa municipalité. Qui plus est, il serait nanti de plusieurs programmes d’orientation politique, ce qui laisserait à chaque administré le choix de pouvoir en modifier la nature tout au long de la mandature (avec une majorité obtenue, bien sûr).

   Plusieurs tendances seraient disponibles, depuis celle des verts-verts écolos, à celle des durs-durs de mœurs farouchement régaliennes. Avec des nuances de sociabilité, d’animation, de démagogie soporifiques ou d’actions viriles nourries de musiques militaires. Un choix varié qui pourrait évoluer dans la durée, en fonction des besoins du moment. Fort de ce mode de sélection il resterait à trouver le moyen de le faire fonctionner afin d’agir, à distance, sur le comportement de Super-Pétillant ?

     Cela pourrait se faire à l’aide d’une zapette municipale mise à la disposition de chaque électeur lequel aurait la possibilité de zapper sur des programmes différents. Pour illustrer le propos j’imagine assez bien une midinette interpellant son compagnon, un Jules costaud, vautré dans un fauteuil, pour lui demander où il a encore caché sa zapette personnelle :

« Pourquoi, dit-il, tu veux encore changer de politique ? »

-« Oui, je veux mettre Super-Pétillant en mode écolo pour qu’on nous ramasse les ordures à la porte, comme auparavant, je suis sûre que cette fois nous aurons une majorité solide ! »

-« J’en étais sûr, c’est pour ça que je te l’ai planqué ta zapette que j’ai mise sur le mode durs-durs pour avoir plus de sécurité ! »

-« Alors rends-la moi, rends-moi ma zapette, Jules ! » Etc, etc…

J’en ai parlé à mon ami Marcel qui a eu cette remarque :

« C’est original ton idée, elle pourrait même être adoptée pour toutes les couches de la vie politique mais là on compromettrait trop de positions importantes qui n’ont sûrement pas envie de se faire zapper ! »  

Paul Gamberini

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