Les frelons à pattes jaunes d’origine asiatique (Vespa velutina) ont fait leur apparition en France en 2004, année de l’importation de femelles fondatrices dans des poteries importées de Chine par un horticulteur du Lot-et-Garonne. L’insecte s’est depuis largement répandu envahissant progressivement le territoire national, le Bugey compris.

Un fléau redoutable

L’impact sur les ruches de nos apiculteurs est désastreux quand on sait que ces frelons se nourrissent essentiellement d’insectes dont ils ramènent le corps dans leur nid pour nourrir leurs larves. Les frelons asiatiques attrapent les abeilles dont ils récupèrent le thorax. Pour ce faire, ils entrent directement dans la ruche où ils restent en vol stationnaire près de la ruche et attrapent les abeilles qui rentrent ou qui sortent de la ruche. Des chercheurs ont calculé que les abeilles constituent environ 45 % de leurs proies, le reste étant composé principalement de mouches et de guêpes, de larves de la pyrale du buis… Une seule colonie de frelons asiatiques consomme en moyenne 11,32 kg d’insectes en une saison à partir de mars et peuvent détruire entièrement une ruche en rien de temps.

Comment lutter ?

Le syndicat des apiculteurs de l’Ain qui compte 826 adhérents actifs, évidemment s’inquiète des dangers qui pèsent sur leurs ruches : Pesticides/varroa/frelons asiatiques/changement climatique/effondrements des colonies etc… Mais il demeure positif et combatif.

A ce titre, il conseille à toute personne suspectant la présence d’un frelon asiatique sur une zone à en faire le signalement sur le site de la Fédération Régionale des Groupements de Défense Sanitaire.

La com-com Bugey-Sud participe elle aussi à cette lutte en aidant à l’achat de pièges.

Guy Goumaz : du miel pour sa famille

Chef d’entreprise dans le bâtiment, retraité, Guy Goumaz, depuis trois ans a installé cinq ruches dans sa propriété et l’apiculture est vite devenue une passion. Ce sont sur les conseils de Michèle Ancelmai de Cheignieu-la-Balme, commune où réside d’autres apiculteurs (entre autres Jacky et Bernard), qu’il se lance dans cette aventure. Membre de la FRGDS, le miel de ses abeilles, il le réserve à sa famille.

Bien sûr, il a remarqué la présence des frelons asiatiques aux aguets devant ces ruches et il s’est procuré un piège pour les contrer. Il n’a pas constaté de baisse notoire au niveau de sa production, mais il note que quelques frelons avaient « appris » à s’échapper une fois piégés…

L’automne passé, le nid de ces insectes a été repéré, mais cette année, la densité de la végétation n’a pas permis encore de situer leurs nouveaux habitats. Les pièges et la destruction des nids par des spécialistes, étant pour l’instant, les seuls moyens de lutte contre ce fléau.

Le mot de la fin, laissons-le à Guy Goumaz :

« Bien sûr qu’il faut écouter les conseils des uns et des autres pour mener un rucher, mais très vite, un lien spécial se tisse entre l’apiculteur et ses ruches et celui-ci alors seul nous guide… »

Michel Bigoni

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