Janvier, à peine, terminait sa carrière que déjà février montrait son mauvais caractère. De ses caprices habituels aux humeurs de bourrasques, de froid, de neige et de grisailles, plongés dans des frimas de saison.

Pas de quoi en faire toute une histoire, il suffisait de toussoter encore un peu, de dominer son rhume en avalant du sirop mielleux ou en buvant des tisanes fumantes et puis d’attendre que les jours s’écoulent, lentement, avant de s’ouvrir sur les lumières d’un printemps radieux.

Voilà ! Mais ce mois était particulier car certaines choses perturbaient les esprits et dérangeaient les équilibres habituels. Des tumultes de société qui cassaient l’ambiance, qui interpellaient et qui suscitaient quelques inquiétudes chez les plus fragiles. Alors que faire dans de telles situations ?

     J’ai toujours pensé que pour conserver un équilibre satisfaisant, de joie, de bien-être et de bonheur, le dispositif le mieux adapté devait ressembler à un trépied, à la manière d’un bon vieux tabouret assis sur ses trois pattes solidement appuyées sur le sol. Pour adapter cette allégorie je dirais que le premier support de ce trépied devrait évoquer l’amour sous toutes ses composantes, que le deuxième devrait exprimer le courage, l’enthousiasme et le dynamisme et que le troisième devrait incarner la sécurité, l’environnement et la liberté.

Fort de cette assise bien équilibrée, chacun pourrait avoir le sourire le plus innocent et les gazouillis les plus charmants d’un bébé béat, bien soigné, proprement langé et satisfait. « Aow, aow ! »

      Que dire de l’amour et de toutes ses annexes qui s’ouvrent très largement car ce beau sentiment a le pouvoir de rayonner partout, sans distinction, que ce soit dans nos familles, au boulot, dans de multiples expressions, pour tout ce qui nous entoure de bestioles de plantes et de nature plus ou moins sauvage. Qu’il peut s’exprimer avec chaleur, accueil et générosité selon la mesure de notre spontanéité en évitant d’aller jusqu’à la niaiserie extrême de certains naïfs illuminés.

On peut parler de l’amour avec d’autant plus de plaisir que notre guide spirituel, capable d’agiter nos cœurs sensibles et de se rappeler à notre bon souvenir, s’appelle, Saint Valentin, et qu’il est là, tout près de nous, embusqué dans son 14 février, pour nous inviter à la table des belles rencontres, des échanges passionnés et des déclarations amoureuses propices aux plus tendres dénouements.

Alors laissons-nous aller, aimons-nous les uns les autres, sans compter et savourons les plaisirs d’aimer et d’être aimé.

  Puis que dire du courage et de l’enthousiasme ?

Là, on touche à l’essence même de nos désirs de vivre et de participer activement aux besoins de notre société dans toutes sortes d’activités, qu’elles soient professionnelles, artistiques, associatives ou autres. Que nos souhaits d’épanouissements personnels s’appuient sur des vecteurs d’optimismes qui ne s’encombrent d’aucune grisaille mais qui font la part belle au dynamisme, au désir de création et au plaisir des choses bien faites. De celles qui s’apparentent à une sorte d’élévation de l’esprit vers la recherche du beau, de la qualité et du service. Alors soyons motivés et même joyeux pour de tels accomplissements.

    Et enfin, que dire de la sécurité ?

Là c’est important et plus compliqué car cette situation nous échappe, un peu, puisqu’elle relève de ce que l’on doit nous assurer, dans une société pacifiée, prospère, libre de toutes formes de haine et d’agressivité. Cela dans une ambiance harmonieuse propice aux libertés de mouvements, d’expressions et aux possibilités d’évolutions sociales. Sans oublier les retraites.

Enfin quand chacun devrait avoir des comportements pétris de courage, de respect, de solidarité et de sens civique. Un vœu adressé à tous ceux qui souhaiteraient relever ce défi, qu’ils soient de simples individus ou de responsables d’administrations diverses, dont celles des mairies.

Mais qu’en pensait mon ami Marcel ?

« Moi, me dit-il, ton histoire de tabouret m’amuse, je préfère une chaise avec son quatrième pied qui pourrait représenter les plaisirs de la détente, de la joyeuse convivialité, du laisser-aller et du rêve afin d’échapper aux tracas d’un équilibre fragile ! »

Alors avec trois ou quatre pieds, chacun choisira ce qui lui convient !

Paul Gambérini

Michel B. et Paul G.

Disponibles à l’agence Ballad’Ain et à la librairie Entre parenthèses (Belley) le dernier ouvrage de Michel Bigoni, tome II de “Mon Bugey” sous-titré “entre terre et ciel” et de Paul Gamberini “La Mairie Buissonnière”, Saint-Champ.

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