C’est un festival qui s’amuse, questionne et déconstruit les stéréotypes sexistes qui nous traversent et nous entravent. Pour sa toute première édition, Fais Pas Genre promet une programmation éclectique, tant au niveau des thèmes ou disciplines abordés que par les supports utilisés (exposition, ciné-discussion, théâtre d’impro…). Pour en savoir plus, rencontre avec Claire Ichou (Entre-autres) et Carine Pezzino (Les Brigades Vertes), toutes deux membres du Collectif du 8 mars*, à l’origine de la manifestation.

Ballad’Ain : Parlez-nous de ce Collectif du 8 mars…

Claire Ichou : « Il y a 3 ans l’association alpha 3 a – Diapason accompagnait un groupe de femmes  du quartier Brillat-Savarin (Belley) dans le cadre du projet « Repartir ». A l’issue de ce projet, l’idée de mettre en place une exposition autour du 8 mars (Journée internationale des droits des femmes, ndlr) a germé.

Carine Pezzino : Cette idée a été notre point de départ. A partir des photos réalisées pour permettre à ces femmes de s’exprimer, des textes ont été créés, et plusieurs acteurs extérieurs à l’association se sont greffés. Le Collectif du 8 mars était né…

C. I. : Nous sommes tous arrivés d’univers différents, et en quelques semaines nous avons produit la 1ère commémoration de la Journée internationale des droits des femmes à Belley. Cela a été un vrai succès, en partie grâce à notre diversité : nous avons touché des publics très différents et imaginé des programmes éclectiques. La 1ère édition a tellement bien marché qu’on s’est dit : « on recommence » !

Ballad’ : Et vous avez donc recommencé ?!

C. P. : La 2ème année a été plus difficile. C’était moins spontané, nous devions penser à l’après et s’entendre collectivement sur le message que l’on voulait faire passer ; construire un « vrai » projet. Chacun a dû trouver ses marques. Nous nous sommes ouverts également à d’autres partenaires pour la pérennité de l’action.

C. I. : La deuxième année nous nous sommes formés mutuellement pour savoir de quoi parle-t-on quand on cite le genre, l’égalité… Les questions de fond, en somme. Aujourd’hui notre message est clair : déconstruire les stéréotypes de genre, les stéréotypes sexistes dans lesquels on est assigné, en tant qu’homme ou en tant que femme.

Ballad’ : Comment est née l’idée d’en faire un festival ?

C. P. : Nous souhaitions aller plus loin que la journée du 8 mars, et parler de ces sujets davantage qu’une fois par an.

C. I. : Cette année pour le 8 mars, des boîtes à idées ont été réparties sur tout le territoire. Nous avons recueilli une soixantaine de témoignages d’hommes et de femmes sur des questions comme « Qu’est-ce que l’égalité ? », « Que fait-on des stéréotypes sexistes ? » etc… Les témoignages vont être le support des actions menées pour le festival “Fais Pas Genre”.

Ballad’ : Le festival aura lieu du 25 novembre au 10 décembre. Ce ne sont manifestement pas des dates choisies au hasard ?

C. I. : Le 25 novembre est la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, le 10 décembre la Journée des droits humains.  Avec au milieu le 1er décembre, la Journée mondiale de lutte contre le SIDA. Pendant ces 16 jours, nous voulons rassembler et unir contre les violences faites aux femmes et pour l’égalité entre les sexes.

Ballad’ : Votre programme est particulièrement riche et éclectique, à nouveau…

C. I. : Une fois de plus, vu la richesse du Collectif, les évènements s’annoncent divers et variés ; ils devraient plaire au plus grand nombre : exposition d’affiches à la médiathèque de Belley, ateliers d’initiation à la sérigraphie, à l’Aïkido, théâtre d’impro… Nous nous associons également avec l’UIAB (Université Inter Ages du Bugey) pour un atelier-droit et avec l’association Le Cinéma Autrement pour une soirée spéciale au cinéma l’Arlequin le 29 novembre. Sans compter les autres RDV consultables sur le programme du festival.

Ballad’ : Un 1er festival… envisagez-vous déjà la possibilité d’un 2ème l’année prochaine ?

C. I. et C. P. : Pourquoi pas ? Nous aimerions continuer à valoriser et faire vivre ces thèmes dans la sphère publique. Ce sera intéressant de voir comment certains sujets vont fédérer autour d’eux, car ils sont particulièrement porteurs !
Au final, mettre fin aux inégalité entre les hommes et les femmes bénéficiera à tout le monde… »

* Associations membres du collectif : Aïkido Club de Belley, Les Brigades Vertes, le Centre d’Information des Droits des Femmes et des Familles (CIDFF), Entre-Autres, J’art d’Ain partagés, Diapason, Metis’sage.

Fabienne Bouchage

+ d’infos : Claire : 07 82 46 20 07 
collectifdu8mars@gmail.com

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.