Caserne des Pompiers de Belley
Moment solennel ce 29 janvier pour Bugey Développement : Hervé Joubert et Géraldine Madrigal, co-présidents de l’association qui regroupe 90 des plus grosses entreprises du secteur, signaient une convention avec le SDIS* de Belley afin de faciliter l’organisation du travail des sapeurs-pompiers volontaires.
Ces conventions, un temps mises de côté, reviennent en force dans le monde de l’entreprise et seraient même en passe de devenir un argument de recrutement !
Ainsi des représentants de Volvo, Conductix, Carrier, Valente, Géral, Synergie, Ladapt, SME par exemple assistaient à cette présentation.
Aujourd’hui, 79 % des sapeurs-pompiers français sont volontaires, soit 198 900 hommes et femmes qui assurent la moitié des interventions en milieu semi-urbain et 80 % des missions en zone rurale. Les deux tiers d’entre eux exercent en parallèle une activité professionnelle, beaucoup étant salariés d’une entreprise privée. Ces hommes et ces femmes constituent un enjeu majeur de notre société dans l’organisation des services d’incendie et de secours.
Les entreprises ont la possibilité, qu’elles emploient ou non des sapeurs-pompiers volontaires, de signer une convention avec le SDIS, qui précisera les modalités de leur disponibilité sur le temps de travail. Ainsi, le sapeur-pompier pourra partir en intervention et en formation l’esprit libre, en conciliant au mieux son engagement avec son activité professionnelle.
Juliette Lefèvre
Juliette Lefèvre, actuelle DRH de l’entreprise Carrier Culoz, a signé à deux reprises ladite convention. « Un pompier-volontaire dans une entreprise, c’est souvent la 1ère personne appelée en cas d’accident ; quelqu’un qui a davantage l’habitude des situations anxiogènes, organise les choses, sécurise la scène. »
Les employeurs ont donc tout intérêt à favoriser leur présence au sein des effectifs. « Quelle que soit la taille de l’entreprise, la convention s’adapte, c’est du cas par cas ». Pour elle, promouvoir cette démarche, est aussi « un geste de solidarité, une participation à l’effort » envers les casernes qui nous entourent et rencontrent souvent des difficultés pour organiser les interventions.
Signature de la convention
Pour l’entreprise, signer une convention avec un SDIS présente un certain nombre d’avantages : d’une part, encadrer les disponibilités du(des) salarié(s) concerné(s) en toute transparence, d’autre part bénéficier d’avantages fiscaux et de compensations financières au titre du mécénat, par exemple. L’employeur peut également obtenir un abattement allant jusqu’à 10% sur son assurance dommages et incendie.
Au-delà de l’aspect financier, être signataire d’une convention c’est soutenir un certain nombre de valeurs, comme la rigueur, le respect, l’engagement, le dévouement. C’est avoir au sein de ses équipes des personnes présentant des compétences spécifiques sur la sécurité, les incendies, le secourisme. A l’heure où de nombreux employeurs peinent à recruter et fidéliser leurs employés, c’est un gage d’attractivité qui séduit nombre d’entre eux.
C’est donc un partenariat « gagnant -gagnant » qui s’est noué, envoyant un signal fort à toutes les entreprises du secteur, et à la population en général.
Car si le SDIS de Belley atteste d’un volontariat plutôt dynamique, certaines tranches horaires sont plus difficiles à combler, nécessitant une bonne coopération des employeurs… et un management très calibré !
Quant à ceux qui se demandent encore comment devenir sapeur-pompier volontaire, le SDIS de Belley assure des sessions de recrutement 4 fois par an et peut même se déplacer dans l’entreprise pour des opérations d’information. Sachez qu’il faut avoir entre 16 et 55 ans, que le métier est de plus en plus ouvert, qu’il n’est plus nécessaire d’être un(e) sportif(ve) de haut niveau et… que 25% des recrues sont aujourd’hui des femmes !
* Services d’incendie et de secours
Fabienne Bouchage