Les limites du Bugey se comprennent mieux quand on les compare à celles de l’ancien diocèse de Belley, notamment en ce qui concerne la rive gauche du Rhône. Le nom de Belley et de sa région ont la même racine gauloise, du nom de la déesse guérisseuse Belisama, à qui les Allobroges vouaient un culte particulier. Le nom fut ensuite latinisé par les Romains en vicus Bellicensis (la bourgade de Belley) et en pagus Bellicensis (le pays belleysan). Dans les chartes, on trouve trace du terme Beugesium en 1294, Beugeys en 1372, Beugey en 1613 et enfin Bugey en 1722. Belley tire son statut de capitale du Bugey de sa vocation administrative sous les Romains et ecclésiastique par la suite, les diocèses n’étant que la déclinaison religieuse des circonscriptions romaines antérieures. Le premier évêque nommé par le roi de France à Belley, en 1608, fut Mgr Camus.

Aimant l’écriture et brillant orateur, Jean-Pierre Camus en fut un des évêques les plus remarquables. Épris d’idéal chrétien, il chercha solitude et recueillement au milieu de ses livres. Avec beaucoup de hauteur de vue, il estimait que les moines ne pouvaient prétendre au monopole de la dévotion et qu’ils n’étaient exempts ni de faiblesse ni de blâme. Un jour, comme son ami François de Sales, alors évêque de Genève, se plaignait de son peu de mémoire, Camus répondit : « Plût à Dieu que je pusse vous donner de ma mémoire qui m’afflige souvent de sa facilité… et que j’eusse un peu de votre jugement ». Mgr Camus fut un exemple de modestie et d’humilité, tout entier tourné vers la pauvreté et le désintéressement.

Maurice Berrard, suite en février, dans le prochain numéro du Ballad’Ain et sur www.ballad-et-vous.fr. D’autres personnages sont à découvrir dans la revue « Le Bugey » n° 104 de 2017 (en vente au siège de la Société savante).

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