Ils sont plus d’un million, en France, à pratiquer le trail en montagne. En majorité des hommes, entre 30 et 40 ans, qui tentent de repousser les limites de la fatigue, de l’endurance, et du corps humain. 

La « course en sentier », comme disent les Québéquois, est née aux Etats-Unis dans les années 70. Elle arrive en France en 1995, avec un premier circuit dans les Causses du Larzac. Aujourd’hui les pratiquants sont de plus en plus nombreux, et la recette toujours la même : des parcours en pleine nature, loin du bitume, et les plus longs possible. 50, 100, voire 300 kilomètres pour le Tor des Géants, dans les Alpes italiennes :

25 cols à franchir, avec un dénivelé de 24.000 mètres en courant jour et nuit !

Le 24 mai 2025 a vu naître la première édition de l’Ultra Trail Grand Colombier. 3 000 coureurs, 6 épreuves distinctes, dont l’UTGC 120 km, avec un dénivelé positif cumulé de 5 000 mètres. Une course réservée aux coureurs les plus aguerris et passionnés, en solo ou en relais à 5.

Nicolas Moriange

Nicolas Moriange est l’un des 400 coureurs à avoir pris le départ, le 24 mai, de cette course exigeante. Habitant d’Hotonnes, il a commencé le trail en 2015, bien avant l’effet de mode actuel. Jusqu’à l’année dernière, il se « limitait » à des courses de 80 km et pensait ne jamais aller au-delà.

En 2024, il fait son premier ultra de 176 km. Une préparation intense (4 à 5 grandes sorties par semaine), une hygiène de vie plutôt stricte, avant de se lancer dans cette aventure inconnue, en espérant boucler le parcours dans le temps imparti. Et ça passe !

Alors, quand l’UTGC est annoncé, il se devait d’en être…

Pas de régime alimentaire spécifique, mais une alimentation équilibrée faisant la part belle aux fruits et légumes, aux féculents et une bonne hydratation les jours qui précèdent.

« J’évite de boire du café 1 à 2 mois avant la course, pour éviter les crampes ». L’ultra trail est l’un des sports les plus exigeants, avec une dépense énergétique qui peut avoisiner les 10 000 kcal pour ce type de course !  Sans coach, Nicolas prend des conseils dans les magazines spécialisés et capitalise sur son expérience personnelle.

Samedi 24 mai, à 4 h du matin, il s’élance donc sur le parcours « plutôt roulant », sur des terres qu’il connaît bien. « Beaucoup de monde pour nous encourager, un terrain pas trop gras, de belles montées et une vue superbe à l’arrivée au sommet du Grand Colombier, avant de redescendre sur Culoz », l’expérience semble avoir tenu toutes ses promesses. Notre coureur termine 53ème, en 17h16 min… « J’ai fini au sprint, finalement j’en avais encore sous le pied j’aurais peut-être pu faire mieux ! »

Et maintenant, quel(s) objectif(s) ? « J’aimerais bien tenter l’UTMB, mais il faut avoir fait un certain nombre de courses pour pouvoir prétendre ne serait-ce qu’au tirage au sort. Ou mieux encore La diagonale des fous, à la Réunion, mes enfants adoreraient ! ».

Quant à ce que lui apporte cette pratique, comme beaucoup Nicolas parle d’une « drogue » dont il aurait du mal à se passer. Mais il faut y aller progressivement. « Attention à l’effet de mode. Certains sont peu préparés mais veulent absolument prendre le départ, c’est parfois dangereux ». 

Toujours plus de difficulté, d’efforts, de participants… et d’argent, aussi. Au point que les petites compétitions amateurs ont de plus en plus de mal à exister face aux grands groupes, aux allures de multinationales. Les acteurs historiques s’interrogent, face aux centaines de milliers de coureurs :
comment limiter l’impact sur l’environnement, comment conserver l’esprit « nature » de la discipline ?

Fabienne Bouchage

+ d’infos : https://ultratrailgrandcolombier.com
et www.radiofrance.fr/interception

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