Après avoir quitté la route entre Lompnas et Ordonnaz et s’être garé sur un chemin à travers la quiétude du bois de la Morgne, il vous restera une petite heure de marche pour atteindre la grotte (ou la balme) à Roland.

Cette vaste et profonde cavité fut, dit-on, une « grotte-refuge » pour les éleveurs de la fin de l’âge du fer ou pour les brigands. Bon nombre de débris de poteries (peignées) y furent recueillis.

Le cor ou olifant de Roland

Au XIVème siècle des bergers trouvent dans une niche de la grotte, un fourreau de cuir de style Hispano-mauresque, on y voit, soi-disant, les armes de Blanche de Castille, mère de Saint Louis !

À l’intérieur se trouvait un cor magnifique en ivoire gravé de scènes : cavalier monté sur un animal fantastique, serpent, animaux chimériques, lions qui s’affrontent, phénix, oiseaux de proie, chameau et buffle… Ses pierreries précieuses et son embout d’or ont disparu au fil des siècles.

Conservé jusqu’à la révolution à la Chartreuse de Portes, l’olifant est déposé aujourd’hui à la bibliothèque de France.

La grotte de Roland de Roncevaux

Ce genre de cor était réservé aux nobles, soit pour la guerre, soit pour la chasse. Le mystère quant à ses origines est total. Fut-il égaré, récupéré, volé, lors d’une chasse conduite par un Dauphin viennois ?

De nombreux cors de ce type ont vu le jour au XIIième siècle.

Le cor de Roland de Roncevaux ?

Pourquoi pas ?

Le fourreau de cuir est peut-être bien antérieur au cor lui-même. Les Sarrasins ont vécu longtemps dans cet espace abrupt du Bugey de l’an 800 à 1000 !

Il se peut que leurs troupes réfugiées dans le secteur l’aient dissimulé près d’eux. Roland, neveu de Charlemagne ayant succombé à une embuscade dressée par les Maures dans les Pyrénées, aurait sonné en vain de ce fameux cor avant de mourir.

Mais certains autres historiens prétendent que ce furent les Basques qui détruisirent l’arrière-garde de l’armée impériale… Allez savoir ?

Tant de flous règnent en cette affaire que nous accréditerons (fort partialement) la tradition qui veut que ce cor soit celui de Roland de Roncevaux…

Michel Bigoni

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