© Bernard Meyrand
Vous les avez peut-être croisés sur le marché de Belley le samedi matin. Depuis le début d’année, Bernard Meyrand et ses colistiers viennent défendre et faire connaître le projet de la liste »Mieux Vivre Ensemble à Belley et en Bugey sud » pour les Municipales de mars 2026. Ballad’Ain a rencontré la tête de liste, Bernard Meyrand, candidat soutenu par les forces de gauche locales.
Ballad’Ain : Pourriez-vous vous présenter pour les Belleysans qui ne vous connaitraient pas encore ?
Bernard Meyrand : Stéphanois d’origine, marié à une Belleysane, j’ai 1 fille et 2 petits-enfants. Je suis retraité de la fonction publique territoriale où j’ai fait toute ma carrière. Assistant social de formation, j’ai principalement œuvré en tant que cadre dans le domaine social, le logement et l’habitat dans la région lyonnaise. Auprès de Gérard Collomb (ndlr : maire de Lyon de 2001 à 2020), j’étais détaché à l’insertion et à l’éducation. Je suis militant « non encarté », militant syndical, associatif et président de la chorale Chantelouve.
B. : Et vous avez déjà un pied à la mairie de Belley…
B. M. : Oui, je suis l’un des 6 élus de l’opposition. Durant ce mandat, nous avons travaillé avec la majorité dans une optique constructive : comme nous avons été élus par pratiquement 1 Belleysan sur 2, nous avions à cœur de défendre nos idées. Nous avons proposé des actions que le maire a acceptées. Petit à petit, nous avons créé les conditions d’une liste pour les prochaines municipales.
B. : « Justice sociale – démocratie participative – écologie », telles sont les valeurs défendues par votre projet ?
B. M. : Oui, ce sont les 3 piliers de notre programme. La justice sociale pour commencer : Belley est l’une des villes les plus pauvres du département de l’Ain, avec pas loin d’1 Belleysan sur 5 vivant sous le seuil de pauvreté, 1 enfant sur 4 né dans une famille pauvre. Les difficultés sociales s’aggravent depuis 2 ans, toutes les associations caritatives nous le disent, elles n’arrivent plus à répondre aux besoins. Nous défendons la solidarité et proposons que cela passe d’un concept universel à une réalité concrète.
B. : Par quoi commenceriez-vous ?
B. M. : La cantine scolaire. Le prix minimal d’un repas (4€) ne permet pas aux enfants en difficulté sociale de manger à la cantine. Or, personne ne paye le repas au prix de revient, car la municipalité sub-ventionne la restauration scolaire. D’où ce paradoxe : les familles les plus riches bénéficient de l’argent investi, les plus pauvres non.
Nous voulons, comme nous l’avons obtenu pour le conservatoire, mettre en œuvre une tarification dégressive selon les revenus. L’éducation, le sport et la culture doivent concerner tous les enfants, à égalité.
B. : Vous invectivez les électeurs par un « Mêlez-vous de vos affaires ! » provoquant, que voulez-vous leur dire ?
B. M. : Que la démocratie, ce n’est pas tous les 6 ans. Nous voulons porter une vraie réflexion sur l’exécutif municipal, qui doit, pour nous, être le reflet des forces en présence (nous rejoignons par-là les débats nationaux). Nous souhaitons inscrire le respect de l’opposition dans notre fonctionnement, en donnant des vice-présidences à la minorité.
B. : Davantage de « démocratie participative » également ?
B. M. : Nous croyons que l’expérience démocratique doit se développer « par le bas », et nous imaginons pour cela des « comités de réflexion » (Codev) de type communal. Pour les gros dossiers, comme la Plaine sportive, cela aurait été intéressant de mobiliser au-delà des gens directement concernés.
Nous sommes pour le RIC (référendum d’initiative citoyenne). Il faut également davantage de conseils municipaux, dont on pourrait transformer le règlement intérieur pour en changer les règles.
B. : 3ème pilier, l’écologie.
B. M. : C’est une valeur qui nous réunit. Le record de chaleur à Belley date de juillet 2023, avec 40,2°C atteints. Il sera très certainement battu prochainement. En 10 ans, le nombre de journées de très fortes chaleurs et de nuits tropicales a été multiplié par 4. Qui peut encore nier le réchauffement climatique et ses conséquences sur nos vies ?
B. : Vous savez que c’est un sujet sensible en milieu rural, l’écologie étant souvent vécue comme « punitive »…
B. M. : Les Passoires thermiques impossibles à chauffer l’hiver sont aussi celles qui subissent le plus la contrainte des fortes chaleurs. L’écologie doit rimer avec justice sociale. Par exemple, nous propo-sons que pour éviter le gaspillage de l’eau, les 20 premiers m3 soient gratuits, avec au-delà un tarif progressif.
B. : Certaines thématiques ne sont-elles pas la compétence de la Communauté de Communes ?
B. M. : Notre projet »Mieux Vivre Ensemble à Belley et en Bugey sud » a été construit par des Belleysans mais pas seulement. Notre destin est lié à celui des communes environnantes, on le voit aisément dans le milieu associatif où seulement 30% des adhérents sont de Belley.
B. : Certaines villes sont-elles inspirantes pour vous ?
B. M. : Oui, ce sont en majorité des villes de gauche, où la pratique sociale irrigue la politique. Beaucoup de gens ici ne se sentent pas reconnus, d’où notre démarche. Nous avons le soutien de l’ensemble de la gauche locale. Face à la dégradation des relations internationales, le modèle de la « victoire du plus fort » qui tend à se généraliser… Beaucoup sont défaitistes. On estime qu’on a un rôle à jouer, de témoignage : « ça, on ne laissera pas faire ».!
Samedi dernier, sur le marché, nos 20 colistiers déjà engagés sont passés, sont restés, pour dialoguer avec la population. C’était puissant, on sent que quelque chose se passe, les gens commencent à s’y intéresser. »
Propos recueillis par Fabienne Bouchage
11 Mesures pour transformer Belley et le Bugey-Sud
« 1-Mettre en oeuvre la cantine scolaire pour tous les enfants par une tarification dégressives selon les revenus ;
2-Rendre accessible la culture et le sport pour tous ;
3-Fournir des locaux adaptés aux associations caritatives et l’insertion ;
4-Appuyer le développement associatif au niveau organisationnel financier, et en locaux en ouvrant les établissements scolaires à leurs activités ;
5-Développer la navette sur Belley et les hameaux environnants ;
6-Créer des ilots de fraicheur dans les cours d’école ;
7-étendre la chaufferie biomasse et le chauffage urbain ;
8-étudier un projet ECOTRAIN (train léger automatique cadencé sur la ligne Peyrieu-Culoz) avec la Com Com Bugey-Sud ;
9-Créer un CODEV à l’échelle communale par une assemblée tirée au sort, et réunie avant chaque conseil municipal ou sur des dossiers importants impliquant des budgets de fonctionnement / investissement ;
10-Proposer une vice-présidence de commissions aux élus de l’opposition ;
11-Engager une réflexion sur le partage de l’exécutif entre les groupes présents au conseil municipal dans le respect du pacte. »
Rectificatif
Suite à l’article paru sur l’édition de novembre 2025, du journal Ballad’Ain, édition N° 246 du candidat Dimitri Lahuerta, une erreur s’est glissée dans le copyright de la photo située en partie haute. Il s’agit bien de la photo de la liste ‘’Agir pour Belley – Bugey Sud’’ et non d’une photo propriété de la Ville de Belley.
