Au début c’était le bruit sourd des gerles en bois qui s’entrechoquaient sur le char dans le chemin des vignes. L’heure des vendanges avait sonné ! Ces gerles en bois qu’on avait mis « gonver » en les arrosant copieusement les jours précédents, presque aussi lourdes vides que pleines !
Ces gerles qui revenaient remplies de grappes dorées et que l’on vidait avec le palan dans le pressoir en bois. Ce pressoir que l’on manœuvrait en poussant et tirant la grosse barre en fer, accompagné du bruit clair du cliquet qui résonnait jusqu’au fond de la cave. Le soir, enfin, on posait nos bottes, un coup de jet vite fait sur les pieds, puis on sautait dans la grande cuve en bois pour fouler les grappes de gamay (le terroir c’est un peu ça aussi…).
Les grappes nous grattaient les orteils, on s’enfonçait jusqu’aux mollets ! Et la flamme bleue des pastilles de soufre qui brulaient dans le ventre sombre des tonneaux, brulant aussi nos yeux trop curieux. Ensuite ce fut les gerles en plastique, le pressoir électrique et pour finir la machine à vendanger nous faisant regretter les « Revoles » cette fête païenne qui marquait la fin des vendanges, avec la trentaine de « P’TITS LAPINS » qui avaient coupés la semaine durant grappes et phalanges.
Des moments inoubliables ou, toutes générations confondues, s’enchainaient sketches soigneusement préparés par l’inénarrable Willy et son complice Pierrot, chansons paillardes et pitreries en tous genres. Le lendemain, gueule de bois et nettoyage au programme « c’est quoi ça ? » un bout de cravate d’Anthony. « Et la culotte là, sous la table !? c’est celle de Lili je te dis ! tu ne te rappelles pas ?
Mais revenons à nos…melons par exemple
Septembre, la fraicheur enfin retrouvée, c’est un second souffle pour le jardin.
Place aux dernières récoltes des légumes de saison, les melons bien sûr mais aussi tomates, courgettes, et bientôt les aulx, les oignons, betteraves, carottes et autres légumes racines.
Pour les pommes de terre attendez que les feuilles jaunissent et se couchent.
Laissez les courges en place le plus longtemps possible sur un sol sec et ensoleillé.
Semez les salades d’hiver, choux, radis, oignons, éclaircissez-les dès que possible et repiquez chicorées et poireaux.
Plantez les fraisiers, nettoyez ceux déjà en place et supprimez les stolons. Supprimez aussi les feuilles qui font de l’ombre aux derniers légumes – fruits et n’arrosez que les semis ou plantations.
AU VERGER, que du bonheur, à récolter pommes, poires, prunes et dernières pêches. Évacuez les fruits malades, mais ne les mettez pas au compost. Taillez cassis et groseilles.
Avec la fraicheur retrouvée les gazons reverdissent et les tondeuses vrombissent à nouveau. Pas d’acharnement cependant, la pelouse a souffert de la chaleur et de la sécheresse, laissez-la un peu reprendre des forces, tondez un peu plus haut, les racines descendront un peu plus bas. Attendez l’entrée de l’automne pour les plantations d’arbustes en motte ou godets, et novembre pour les plants en racines nues.
Vos arbres, votre patrimoine arboré, irremplaçable, indispensable avec ces étés de plus en plus chauds, ne doivent pas faire l’objet de décisions brutales, irréfléchies et irréversibles. Pas de massacre, mais des interventions justifiées et bien exécutées de taille, d’élagage et de plantation.
Pensez-y avant l’hiver ….
A bientôt !
Gilles Gardoni