
© Ville de Belley
Ce n’était pas un secret, il l’avait annoncé à la cérémonie des vœux de la ville de Belley en janvier dernier.
A 6 mois des prochaines municipales, et en préambule à la réunion publique organisée le 27 novembre prochain à l’Intégral par sa liste »Agir pour Belley et Bugey Sud », nous avons rencontré Dimitri Lahuerta pour lui poser quelques questions…
Dimitri Lahuerta : Je voulais rassurer la population et tous ceux qui en doutaient encore : je suis candidat pour briguer un nouveau mandat à la tête de la mairie de Belley.
Ballad’Ain : En guise de lancement de cette campagne, les Belleysans ont reçu dans leur boîte aux lettres une enquête de satisfaction sur le mandat en cours. Pensez-vous que les électeurs soient demandeurs de davantage de « démocratie participative ? »
D. L. : L’objectif est de donner la parole aux Belleysans, repérer les thématiques qui les intéressent le plus, récupérer les grandes tendances afin de prioriser nos propositions. Nous voulons aussi évaluer les retours sur le mandat actuel, de manière assez simple. Ce qui a marqué les habitants, ce qu’ils souhaitent pour l’avenir…
Les résultats seront (a priori) communiqués lors de la réunion publique du 27 novembre à l’Intégral, le jour où nous lancerons officiellement la campagne et présenterons la liste ABBS.
B. : La campagne de 2020 a été assez tendue, avec 6 listes s’affrontant au 1er tour.
Cela a-t-il laissé des traces dans le paysage politique belleysan ?
D. L. : Durant ce mandat nous avons essayé d’apaiser cette mauvaise politique à Belley, d’apporter de la stabilité.
Certains conseillers municipaux en sont à leur 3ème mandat, il peut y avoir une certaine fatigue, mais nous avons toujours travaillé en étroite collaboration et en confiance.
B. : D’où une liste en partie renouvelée, pouvez-vous nous parler des nouveaux venus ?
D. L. : Ce sont des gens identifiés de longue date pour certains, qui tous ont du potentiel, une vision, des qualités humaines… Ils vont apporter une vraie valeur ajoutée à l’équipe, nous challenger. Nous allons former de nouveaux décideurs, c’est stimulant et passionnant !
B. : Votre programme est-il déjà écrit ou partez-vous d’une page blanche ?
D. L. : Il n’est pas écrit mais nous en avons les grandes lignes, puisqu’il s’inscrit dans la continuité du mandat actuel.
Comme nous renouvelons la liste d’environ 1/3, avec de nouvelles recrues qui ne connaissent pas forcément la collectivité et auront un œil complètement neuf sur son fonctionnement, il faudra se remettre autour d’une table pour fédérer, partager une vision commune, trouver une nouvelle énergie.
B. : Comment abordez-vous cette campagne ?
Avec autant d’enthousiasme que la 1ère fois ?
Davantage de sérénité ?
D. L. : L’enthousiasme est le même. Mais comme un sportif, lorsqu’une course est finie, on prépare la suivante, chaque étape compte. Je suis concentré, au travail, avec une certaine humilité. Plus serein, oui, dans le sens où il y a une bonne connaissance des dossiers, un bilan sur lequel s’appuyer, des conseillers municipaux loyaux…
Mais sans excès de confiance, ce qui compte c’est de présenter le meilleur projet pour les Belleysans.
B. : Le(s) projet(s) dont vous êtes le plus fier à l’issue de votre 1er mandat ?
D. L.: En premier, la remise en efficacité du service public.
Le « pourquoi on est là ? ».
Nous avons des services de qualité, des gens motivés et engagés qui attendaient juste qu’on les remette en bon ordre de marche au service de la population.
Le 2ème point, c’est la confiance : des Belleysans, mais aussi celle des partenaires publics et privés.
Changer l’image de Belley – un peu oubliée au bout du département – avec une dynamique de projet et une meilleure visibilité.
B. : Tout au long de votre mandat vous avez instauré des contacts réguliers avec les Belleysans (« café rencontre » 2 fois par an, permanence mensuelle en mairie…).
Pourquoi ce souci de proximité ?
D. L. : La population a besoin de s’exprimer. Au début cela m’a pris beaucoup de temps, mais il le fallait.
Faire de la pédagogie, écouter. Tenir compte des signaux faibles. Nous avons retravaillé le processus d’accueil et le traitement de la demande pour remettre de l’humain dans nos relations, c’est ce qui manque cruellement dans notre pays.
Aujourd’hui, quand je me promène dans la rue, je me fais moins bousculer qu’en début de mandat, les habitants voient bien qu’il s’est passé quelque chose, qu’on a réglé pas mal de problèmes.

© Ballad’Ain – Les 10 kms de Belley le 19/10/25
B. : Qu’avez-vous appris, à titre personnel ?
D. L.: J’ai appris qu’être maire c’est une lourde responsabilité : au moindre problème, vous êtes en lumière. Tout passe par vous, et en fait cela change tout. J’ai essayé de partager les décisions de manière collégiale, mais à la fin la signature me revient.
J’ai beaucoup appris sur le fonctionnement de nos institutions, intellectuellement c’est extrêmement riche. Il ne faut pas craindre de s’imposer auprès des instances. Défendre les intérêts de sa ville et l’afficher, sinon on vous oublie. Ce rôle de maire il faut l’avoir dans les tripes, il faut l’avoir préparé, construit. C’est difficile d’arriver sans avoir eu des échecs, sans un parcours de vie au préalable. Mais tout va très vite, trop vite, il faudrait davantage de temps.
B. : On a l’impression que vous vous êtes un peu « arrondi », au niveau de votre politique ?
D. L. : En tant que maire il faut toujours penser collectif, c’est peut-être pour cela que vous avez cette impression. Je suis le maire de tous les Belleysans. Même si j’ai pu avoir des idées parfois tranchées, quand je prends une décision je dois toujours penser à l’impact qu’elle aura sur l’ensemble de la population. On n’est pas le maire d’une caste ou d’un parti, cela ne marche pas, il faut rendre compte à la population tout entière. Il y a des nuances et il faut fonctionner avec elles. Cela demande beaucoup de pédagogie pour l’expliquer. D’où la demande de cette confiance, pour voir si les Belleysans sont satisfaits de notre politique.
B. : Et si vous n’étiez pas réélu, que feriez-vous ?
D. L. : J’irais sans doute faire du vélo ou courir (rires). Mon avenir personnel n’a aucune importance. On n’est que de passage, c’est la démocratie…
Je ne m’inscris pas à vie comme maire de Belley, même si j’ai tenu cet engagement : me consacrer pleinement à ma ville. La période que nous avons traversée a été tellement difficile, avec les crises successives : covid, crises énergétique, financière puis politique…
On a besoin de stabilité, de continuité, de finaliser nos projets… et il y a une nouvelle génération à former !
Propos recueillis par Fabienne Bouchage
