Pour la première fois depuis la création du salon, les organisateurs de Bugey’Expo ont fait appel à la jeune société «CATM Events», une entreprise d’insertion spécialisée dans l’événementiel, petite sœur de “CATM Production”.
L’histoire du groupe CATM est de celles qui donnent foi dans le monde de l’entreprenariat. Sami Yakoubi, le dirigeant, mi-patron mi-éducateur, est le fondateur de cette société qui emploie des personnes en insertion professionnelle (chômeurs de longue durée, personnes éloignées du monde du travail…).
La clé de son succès doit beaucoup à la charte managériale inédite qu’il a mise en place :
En effet, salariés et patron se partagent les richesses. Des primes trimestrielles proportionnelles aux bénéfices viennent récompenser les bons résultats de l’entreprise. En contrepartie, les salariés doivent s’adapter au rythme irrégulier des commandes, accepter heures supplémentaires et horaires décalés.
En 2011, grâce à un fonds spécifique créé par la société « mère », naît “CATM Events”, dont le créateur Mohamed Ali Boughalmi est un ancien salarié de CATM. Les règles restent les mêmes : les salariés sont embauchés pour une durée de 4 à 24 mois maximum, avec comme principal objectif de « redevenir employables ».
Ainsi, dès les quatre premiers mois de présence dans l’entreprise, ils bénéficient de formations internes, sont accompagnés pour monter leur projet professionnel et suivis pour assurer ponctualité et minutie dans leur travail. « Notre but c’est qu’ils ne restent pas dans l’entreprise, qu’ils trouvent un travail ailleurs ».
Mais CATM Events, c’est avant tout une entreprise qui doit satisfaire la demande de ses clients. Le concept est pour cela innovant : toutes les structures (stands, panneaux…) sont prêtes à l’emploi, il suffit d’évaluer le nombre de mètres linéaires nécessaires. Pour Bugey’Expo, les organisateurs lui ont confié le montage des stands, l’installation de la moquette, de la signalétique, les raccordements électriques, l’éclairage. « Ils ont aussi pu choisir les couleurs correspondant à leur charte graphique, vert, rose et blanc ». Résultat : une seule journée de montage à six personnes, soit moitié moins que les années antérieures, un éclairage utilisant des lampes LED peu consommatrices d’énergie, et un rendu très « aéré » pour cette édition 2014. Sans compter les répercussions de ces économies sur la facture finale…
Mohamed Ali Boughalmi est satisfait de cette première expérience avec les organisateurs belleysans : « Aucune contrainte de leur part, et tout était clair ». La suite semble donc bien partie pour 2015… En attendant, souhaitons à cet entrepreneur enthousiaste que la jeune pousse continue sur sa lancée et décroche de nombreux contrats. « Ce projet c’est avant tout un message d’espoir que je veux transmettre : si moi, étranger arrivé en France depuis neuf ans, sans bien maîtriser la langue française, sans avoir été formé ici, j’ai réussi ce projet, alors tout est possible… »
Fabienne Bouchage