A l’occasion d’une visite sur le terrain organisée par Métropole Savoie, la FRAPNA et le CEN (Conservatoire d’Espaces Naturels) de Savoie et destinée à sensibiliser les élus locaux, partons à la découverte des corridors biologiques.

Lieu privilégié présentant les conditions nécessaires au déplacement des espèces, le corridor biologique permet de préserver la biodiversité. Malheureusement, l’urbanisation, l’agriculture intensive et le développement des infrastructures routières et ferroviaires ont considérablement fragmenté les milieux naturels et constituent une menace pour la survie des espèces. Face à ce constat, des aménagements divers ont vu le jour pour préserver ou rétablir la cohésion naturelle des territoires.

En Rhône-Alpes, Métropole Savoie est la première structure à avoir signé des contrats de corridors biologiques. Il s’agit des contrats Bauges-Chartreuse et Chartreuse-Belledonne, élaborés en partenariat avec le CEN de Savoie. Ils proposent des programmes d’actions visant à préserver ou à améliorer l’équilibre naturel de territoires définis. Les obstacles à la circulation des animaux restent en majorité les infrastructures routières et ferroviaires. Chacun des deux corridors Bauges-Chartreuse et Chartreuse-Belledonne sont fragmentés, à la fois, par l’autoroute, la voie ferrée et plusieurs routes. Et les conséquences peuvent être dramatiques.

Le corridor Bauges-Chartreuse

Au niveau de la route départementale 1006, à proximité de Chignin, le constat était sans appel : 10 à 15 collisions annuelles de sangliers sur un tronçon de 200m. Un ouvrage de franchissement sous la départementale a été construit pour permettre aux animaux de se déplacer en toute sécurité.

L’installation de passages fauniques, au dessus ou au dessous des routes et autoroutes, constituent l’action la plus visible des corridors biologiques. Mais la démarche ne s’arrête pas là comme l’explique André Miquet, responsable du service scientifique du CEN Savoie, en présentant le projet de restauration du marais du Bondeloge à Saint-Jeoire-Prieuré. En effet, ces contrats de corridors biologiques s’inscrivent dans une optique écologique et environnementale plus globale et la maîtrise de l’eau en est un point essentiel.

Pour redonner vie au marais du Bondeloge, des travaux sont prévus dès la fin de l’année pour éviter l’assèchement.

Obturation des drains existants, création d’une saulaie blanche, d’une roselière ou d’une prairie humide… Les idées ne manquent pas. Et pour sensibiliser le public à ces enjeux environnementaux, le marais pourra se visiter grâce un parcours piéton ponctué de panneaux pédagogiques.

Le corridor Chartreuse-Belledonne, de la Savoie à l’Isère

Du côté savoyard, le corridor Chartreuse-Belledonne rejoint celui du nord du haut-Grésivaudan, situé en Isère. Ils sont considérés comme une entité à part entière. En Isère, cinq autres corridors sont en cours de restauration. Le projet, porté par le Conseil général, fait la part belle à l’innovation. Depuis mai 2012, sept sites isérois ont été équipés de détecteurs de faune. Ces appareils repèrent la présence d’un animal au bord d’une route grâce à des capteurs infrarouges sensibles aux différences de températures. Des panneaux lumineux sont alors activés pour prévenir les automobilistes. Après la phase de test, le fonctionnement du dispositif va être amélioré pour permettre aux animaux et aux automobilistes de vivre en harmonie.

Lise Boisselier

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