L’industrie du rasoir est en crise.

Fin juin 2013, la compagnie Energizer (rasoirs Schick et Wilkinson) a  annoncé que son volume de ventes annuelles avait diminué de 10%.

« C’est la plus grande baisse que nous ayons jamais connue », déplorait alors Ward Klein, son président.

La cause ?

Les « hipsters hirsutes », ces nouveaux bobos qui ont popularisé le port de la barbe. Car ne pas se raser est devenu à la mode, et de plus en plus accepté même dans le monde du travail. Par ailleurs, les études révèlent que les femmes préfèrent les hommes avec une « barbe de dix jours » plutôt que ceux qui sont rasés de près.

  Ainsi, si on estimait la fréquence du rasage entre 7 à 14 fois par semaine dans les années 80-90, elle est descendue à 3,9 fois par semaine (1 fois par semaine chez les moins de 34 ans) en 2012, d’après une étude menée en France par Wilkinson. Bref, porter la barbe, c’est tendance, et en plus, c’est bon pour la santé*.

  Aussi, le retour du poil est-il devenu un nouveau code social : moustache délicate, bouc ou barbe faussement négligée, 40% des hommes arborent aujourd’hui une pilosité faciale, un moyen comme un autre d’affirmer son individualité.  Dans le sillage de ce nouvel engouement, un métier retrouve son souffle : celui de barbier.

   L’entretien de la barbe est un rituel qui remonte à des siècles, voire des millénaires… Des traces retrouvées dans le passé laissent entendre que l’homme se rasait déjà à la préhistoire et dans l’Egypte ancienne. Le métier de barbier a donc évolué au fil du temps et des civilisations :

tantôt tonsor dans l’Antiquité, perruquier ou  chirurgien sous l’Ancien Régime, coiffeur-barbier de nos jours.

  Aller dans un salon pour se faire raser peut paraître désuet, pourtant la tendance actuelle le confirme : aujourd’hui, beaucoup d’hommes choisissent d’aller chez leur barbier pour se faire raser ou tailler la barbe dans les règles de l’art. Autrefois travailleur à temps partiel – en particulier le dimanche – il exerce de nos jours une profession à part entière, qui offre un éventail complet de soins capillaires dédiés à la gent masculine.

  Car tout l’art du barbier réside dans le maniement de ses instruments, notamment du traditionnel sabre ou « coupe-chou ».

  Le barbier du 21è siècle est un professionnel de la coiffure spécialisé dans le rasage et le modelage de la barbe, mais aussi dans les soins à appliquer pour son entretien.

Mélange de tradition et de modernité, cette spécialité peut aussi s’acquérir ou s’affûter à travers des stages d’apprentissage et de perfectionnement auprès des grands maîtres barbiers.

  Face à cette « crise du poil », les grandes marques de rasoir essaient de s’adapter.

Sur son site, Gillette publie un « catalogue de styles » pour apprendre à tailler sa barbe.

Pour les plus maladroits, le coiffeur-barbier du quartier s’avère une ressource peut-être plus sûre…

Fabienne Bouchage

* Selon une étude publiée par le Radiation Protection Dosimetry journal
Sources : http://lacledubarbier.fr/
www.slate.fr

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