Lyon, le 27 février 2014
COMMUNIQUE DE PRESSE

   Les nouvelles contraintes de la réglementation européenne « REACH » en matière de produits chimiques mettent en danger l’existence même de la production d’huile essentielle de lavande, fleuron de la production de lavande.
En principe, les produits naturels sont exemptés de cette réglementation, mais l’huile essentielle de lavande est concernée car elle contient des molécules naturelles de linalol. Les taux autorisés sont tellement infimes que cette réglementation pourrait bien mettre en péril l’existence même des distillateurs et des producteurs de lavande qui maintiennent la filière dans le sud de la Région.
Si l’objectif de cette réglementation est de protéger les consommateurs européens des molécules chimiques potentiellement dangereuses, il est aberrant qu’elles concernent les huiles essentielles qui sont utilisées depuis longtemps.
Des exigences ubuesques découlent de cette réglementation : les distillateurs se trouvent dans l’obligation de produire des dossiers pour chaque huile essentielle, comprenant leurs caractéristiques physico-chimiques, toxicologiques et éco toxicologiques.
S’agissant d’une huile essentielle, il est impossible de fournir ces données puisqu’elles varient en fonction du sol, ou encore de l’ensoleillement. Ces dossiers représentent un coût financier complètement disproportionné par rapport à la taille des distilleries.
Jean-Jack QUEYRANNE, Président de la Région Rhône-Alpes dénonce cette réglementation qui confine à l’absurde. « La lavande représente pour notre Région un patrimoine collectif. Il s’agit d’un trait essentiel de l’agriculture du sud de Rhône-Alpes qui façonne les paysages de la Drôme, de l’Ardèche et qui représente un enjeu économique pour 700 producteurs et 40 distilleries. Si l’Europe voulait condamner cette filière, elle ne s’y prendrait pas autrement. Une fois de plus une réglementation prise en dehors de toutes les réalités locales vise à une normalisation qui peut condamner à la fois une filière et les paysages ».
La filière lavande défend son existence : les terres concernées ont régressé de 20% en 10 ans. La Région continue à se mobiliser grâce à un Plan Intégré de Développement Agricole (PIDA 2010-2014) qui représente un engagement de 560 000 euros. En novembre elle est intervenue, avec une délégation d’élus et de professionnels des Régions Rhône-Alpes et PACA, auprès du Ministre de l’Agriculture de l’Agroalimentaire et de la Forêt, Stéphane LE FOLL. Aujourd’hui elle demande au gouvernement de poursuivre ses interventions auprès de l’Europe en vue d’obtenir le retrait de ces dispositions règlementaires concernant l’huile essentielle de lavande.

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