Divonne, le 27 mai 2014
La réforme pénale intitulée « Prévention de la récidive et individualisation des peines » tombe au plus mauvais moment. Alors même que le Ministère de l’Intérieur annonce des chiffres catastrophiques dans le domaine de la sécurité, alors que l’institution judiciaire, malmenée, suscite les doutes les plus profonds au sein de l’opinion, alors que les magistrats appellent à une pause législative dans un capharnaüm de textes confus et complexes, Madame la Garde des Sceaux se lance dans une réforme qui va évidemment à contre-courant de l’opinion.
A l’occasion des deux derniers scrutins, municipaux et européens, les français ont demandé à nos institutions plus de protection et plus de sécurité. Le texte proposé par la Chancellerie ne répond pas à ces exigences dans de multiples domaines. En tout cas, il donne le sentiment aux français de vouloir régler par une loi qui facilitera l’évitement de la prison l’épineux problème de la surpopulation carcérale. Dans la situation politique actuelle, il n’est pas judicieux d’aller à l’encontre de l’opinion clairement manifestée par les français et la Chancellerie serait bienvenue à retirer ce texte totalement inadapté aux circonstances de l’heure.Etienne BLANC
Député de l’Ain
Rapporteur spécial du Budget Justice à l’Assemblée Nationale.