Leur esprit est en perpétuelle agitation. Ils n’arrivent pas à se concentrer, détestent les contraintes comme ne rien faire, finissent rarement ce qu’ils ont commencé et sont souvent décrits comme « tête en l’air ». Les hyperactifs ou « zappeurs » ont désormais leur place dans l’actualité. Désigné sous le terme de « TDAH » (trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité), ce trouble associe distraction, impulsivité et hyperactivité. Il atteint 4 à 5 garçons pour une fille et concerne une personne sur 20, enfant ou adulte.

Le TDAH est devenu un sujet de préoccupation d’une grande ampleur. Pourtant, l’hyperactivité existe depuis la nuit des temps ! Certains de nos ancêtres s’orientaient déjà vers la chasse plutôt que vers la cueillette en fonction de leur tempérament. La société moderne a soufflé sur les braises de ce qui peut apparaître aujourd’hui comme une « vulnérabilité génétique », le laxisme éducatif a fait le reste : ceux dont le « cerveau est en perpétuelle ébullition, les pensées en boule de flipper » explosent, n’arrivent plus à trouver l’harmonie dans leur vie sociale, familiale et/ou scolaire. Ils sont en souffrance, souvent en échec, avec des répercussions sur tout l’entourage.

Aux Etats-Unis, 1 enfant sur 10 suit un traitement médicamenteux pour cause de TDAH. En France les chiffres ne cessent d’augmenter également. La « Ritaline » (molécule methylphénidate, sorte d’amphétamine « light ») est devenue le remède miracle pour compenser par la chimie le déficit d’attention des « zappeurs ». C’est trop. C’est surtout illogique dans de nombreux cas. L’enfant est-il hyperactif ou tout simplement un peu agité ? Ses difficultés d’apprentissage viennent-elles de son incapacité à fixer son attention ou de son manque de motivation ? Si de nombreux signes apparaissent dès la petite enfance (bébé très tonique, qui veut grandir vite, souvent atteint de coliques au premier trimestre…), le diagnostic dans un centre de référence pour TDAH s’impose avant toute autre décision. En cas de doute, le médecin traitant sera le meilleur interlocuteur pour en parler.

Fabienne Bouchage

Source : Emission « La tête au carré » du 4 décembre / France Inter. Avec le Docteur Olivier Revol, Chef du service de neuropsychiatrie de l’enfant – Hôpital neurologique – CHU de Lyon.

 

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