Les spectateurs qui l’ont approché en ont peut-être fait des cauchemars… Lorsqu’il apparaît en fin de spectacle sur la scène de l’Intégral, ceux des premiers rangs aimeraient disparaître au fond de leur siège… Car « Damien » a pour habitude de se jeter dans le public, à la recherche d’une proie. On se souvient de la peur panique insufflée à l’ex-miss France Laury Thilleman, qui en était tombée de sa chaise. Damien Baisé, c’est ce personnage échappé d’un asile psychiatrique, mi-psychopathe, mi-pervers sexuel, l’une des nombreuses créations de Jonathan Lambert pour l’émission « On n’est pas couché » sur France 2.
Cela fait une vingtaine d’années que Jonathan Lambert creuse son sillon dans le paysage audiovisuel. Pour ses débuts à la télévision en 1994, il est le petit candide auprès de Jean-Pierre Coffe dans « C’est tout Coffe ». Puis viendront d’autres expériences : TF1, Comédie avec « La grosse émission », la radio… Mais c’est auprès de Laurent Ruquier qu’il acquiert ses lettres de noblesse, et sa popularité. Il devient une figure de l’émission, incarnant chaque semaine une figure différente en lien avec l’un des invités. Un humour qu’il qualifie « d’abtrash : absurde et trash ».
Pour son dernier one-man-show, « Perruques », l’humoriste campe une série de personnages un brin « barrés », cousins éloignés de ses apparitions sur France 2. « Un spectacle avec des cheveux », résume-t-il. Lui qui a toujours aimé se déguiser (il le faisait déjà sur les photos de classe !) fait dans le minimalisme pour ce show : une perruque comme seul artifice pour chacun de ses personnages, du notaire de province à la bourgeoise du XVIème. Un spectacle « très personnel » malgré les apparences, un exutoire pour ce quadra : « Ce sont tous des gens que je n’aimerais pas être, et qui sous une apparence parfois normale cachent leur monstruosité ». Un humour plutôt déjanté, jamais vulgaire, qui dénonce à sa manière les travers de notre société.
Fabienne Bouchage
© L’Intégral