Les qualificatifs ne manquent  pas pour tenter de le décrire : Messmer, « l’hypnotiseur », le « performeur », le « fascinateur »… Le Québécois connaît un succès pharaonique dans son pays et depuis deux ans en Europe. On a beau l’avoir vu sur tous les plateaux télé envoûter des célébrités comme Jamel Debbouze ou Charlotte Le Bon, on peut encore avoir du mal à croire en ses capacités d’hypnose surréalistes. Et pourtant, ce soir-là à l’Intégral de Belley, il faut bien avouer que son spectacle « Intemporel » était bluffant…

  Décor futuriste aux allures de laboratoire, musique racoleuse, il arrive sur scène telle une rock-star, acclamé par une salle comble.   

  L’homme a la carrure d’un rugbyman, le regard bleu perçant. A 42 ans, il cultive sa légende : sa « vocation » (il dit n’avoir aucun don) lui viendrait de son grand-père, fasciné par l’hypnose, qui lui aurait offert son grimoire à l’âge de 7 ans. Il s’exerce alors sur tout ce qui l’entoure, endort son chien, ses copains… A 20 ans, poussé par un ami, il fait son premier « show », improvisé dans une boîte de nuit. Il ne s’arrêtera plus. La suite, on la connaît…

Après un rapide « test de réceptivité », Messmer choisit à deux reprises une quinzaine de personnes dans la salle, ses « sujets », qui monteront sur scène et feront le spectacle. Il les met en scène à sa guise : tantôt dans la peau d’un bébé tétant le sein de sa mère, puis dans celle d’un homme/femme de Cromagnon à la chasse au mammouth, d’une danseuse du Moulin Rouge ou encore d’un personnage de fiction…

  Le spectacle se veut également didactique : on apprend beaucoup sur l’hypnose, le subconscient, la force intérieure…Dans la salle, il faut presque se pincer pour y croire : les « sujets » obéissent au doigt et à l’œil, s’endorment en une fraction de seconde, se réveillent tout aussi rapidement ; transcendent leurs phobies ; se mettent à danser un slow ou un french-cancan même revenus à leur place. Ils disent « être conscient(e), mais ne pas pouvoir [s]’en empêcher ».

  C’est tellement énorme… et pourtant, à les voir, on comprend bien qu’ils ne simulent pas.

Les plus sceptiques doivent se rendre à l’évidence. Messmer a gagné son pari : le bouche-à-oreille fonctionne, le public est fasciné, en redemande. Le prochain rendez-vous est déjà pris pour 2015…

« Une expérience à vivre au moins une fois »

« J’y repense souvent. Je ne réalise encore pas que c’était moi ». A quelques jours du spectacle de Messmer, Yvan semble à peine se remettre de l’expérience qu’il a vécue. Yvan est l’un des rares « sujets » à être monté sur scène pour la totalité du spectacle. « Je ne connaissais rien à l’hypnose, Messmer était un inconnu pour moi. Je suis venu par curiosité, pour vivre l’expérience ».

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas été déçu…

 Le « fascinateur » s’est en premier livré sur lui à un exercice de catalepsie. « J’avais les yeux fermés, je me croyais ailleurs, je me sentais juste « tout dur »… Je n’ai rien compris à ce qui se passait ». C’est aussi avec Yvan que Messmer s’est joué des conventions : expérience d’accouchement (masculin) sur scène, puis love-story avec Patrick, dès que retentissaient les quelques notes d’un slow langoureux… « Ce n’était pas vraiment moi, jamais je n’aurais pu faire cela dans la vraie vie… ».

Yvan, Patrick, Emmanuelle, Anaïs… tous des pantins dans les mains du géant, complètement désinhibés. Effrayant, de l’extérieur, malgré le comique des situations.

Mesmer et Yvan (Seyssel)

Mesmer et Yvan (Seyssel)

Mesmer et Yvan (Seyssel)

Mesmer et Yvan (Seyssel)

Mesmer et Yvan (Seyssel)

Mesmer et Yvan (Seyssel)

Mesmer et Yvan (Seyssel)

Mesmer et Yvan (Seyssel)

  Léa, elle, n’était pas sous les feux des projecteurs. Son expérience est tout aussi captivante. Sensible aux injonctions de l’hypnotiseur, elle a sombré dans un sommeil profond (la fameuse phase delta). Impossible de se réveiller, malgré les stimulations de son entourage, et le brouhaha de la salle qui se vide à l’issue du spectacle. Il a fallu l’intervention de son « mentor » pour la ramener à elle complètement. Aujourd’hui elle affiche sur sa page facebook « Messmer, c’est de la bombe ! »

  Les témoignages sont unanimes : « j’entendais tout, je me voyais faire les choses, mais je me sentais obligé(e) de faire ce qu’il me disait ».

Ils parlent d’une expérience « très forte », « comme dans un rêve ». « Franchement c’est que du plus, conclut Yvan, je vous conseille de le vivre une fois, d’ailleurs mes places sont déjà prises pour 2015 ! »

Fabienne Bouchage

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