Située sur la commune de Marignieu, La chapelle de Poirin, dans son écrin de verdure apaisant, reçoit chaque année le 16 août une foule de pèlerins pour suivre la messe dite en plein air, au bas de celle-ci. Cette année le nombre de fidèles, venus pour quelques-uns à pied, à vélo, à cheval, a été plus important encore.
C’est un prêtre venu du diocèse d’Aix-en-Provence qui officia et baptisa après la messe un bébé donnant ainsi une dimension particulière à cette cérémonie.
L’histoire de cette chapelle remonte bien loin dans le temps, on dit qu’elle fut construite au Moyen-âge par les sœurs du couvent de Bons, qu’elle reçut au XVIIè siècle la visite de François de Salles, puis qu’elle fut détruite à la révolution. Les marques d’attachement ne cessèrent pourtant pas jusqu’à ce qu’un abri de fortune au toit de chaume abrite en 1824 une vierge noire, mais style Renaissance, provenant d’une ancienne porte de Belley. Cinq ans plus tard sous l’impulsion d’un vicaire de Ceyzérieu, les habitants de la commune reconstruisirent la chapelle que l’on peut voir aujourd’hui.
Une stèle près de l’autel de pierre où la messe se déroule, a été dressée par quelques rescapés de la seconde guerre mondiale pour remercier la Vierge du lieu de les avoir protégés. On prétend que des guérisons ont été attribuées à celles-ci de tout temps.
Derrière le bâtiment se dresse un calvaire de pierres jointes élevé au 19è siècle.
Toujours est-il que ce lieu continu à exercer un attrait spirituel mystérieux.
On dit qu’une source près de la chapelle apparaît avant chaque grande guerre… Il se peut également qu’une vierge noire au Moyen-âge ait précédé celle provenant de Belley qui ne serait qu’un substitut malgré sa grande beauté. D’autres chercheurs avancent l’idée que la chapelle serait construite sur un ancien tumulus. Il a été trouvé en 1973, une bombe volcanique, malheureusement égarée aujourd’hui, enchâssée dans la faille d’un rocher à deux pas de la chapelle. Ce lieu pourrait remonter aux temps celtiques où déjà des rituels liés aux croyances de ce temps-là se seraient déroulés.
Poirin et sa Vierge restent le symbole de l’attachement de beaucoup à ces lieux perdus dans la nature où se perpétue l’appel inexplicable du sacré.
Michel Bigoni