Le Président du refuge : Docteur Dominique PRECIGOUX
Nous avons, une fois encore, été sollicités par la fondation 30 millions d’Amis pour récupérer des animaux saisis dans des élevages.
Comme toujours, nous avons répondu présent et avons participé à 3 interventions lors desquelles nous avons récupéré au total 26 chiens.
Il faut savoir que la « remise en état » de ces animaux est souvent longue. Certes les premiers soins sont mis en œuvre immédiatement, mais le plus difficile reste sans doute la socialisation de ces animaux qui, pour la plupart, n’ont connu que, dans le meilleur des cas, le box et l’enfermement permanent, ou pire pour les chiennes reproductrices, la fameuse lampe à infra-rouges installée par les éleveurs pour que les chiots soient « au chaud ». J’ai souvent vu, trop souvent, des chiennes tentant désespérément d’allaiter leurs petits dans des cages souillées et puantes, et sous elles, des chiots morts au milieu des vivants !
Flossie, cette chienne berger australien si craintive dont la récupération après sa fugue de chez ses adoptants depuis Echirolles, aperçue puis fixée à Meylan, nous a pris plus de 4 mois, venait d’ailleurs de l’une de ces saisies. Christiane, qui gère au jour le jour le site du refuge : http://amisdesbetes.com, a concocté un très beau reportage sur ce sauvetage qui nous a mobilisés si longtemps. Mais quelle satisfaction le soir de sa capture ! La présence et l’aide de plusieurs habitants de Meylan ont été déterminantes pour la réussite de cette intervention.
Transport des 3 Saint Bernard
Le transport de la région parisienne à la Savoie de 3 Saint Bernard et 4 terre neuve a mis notre ingéniosité à rude épreuve ! Comment assurer au mieux ce voyage à haut risque ! Jonathan (ex salarié du refuge) et son père nous ont confectionné de grandes cages à l’aide de palettes, et Christelle, la pro de l’aménagement des camions de transport, les a disposées parfaitement dans l’habitacle, offrant aux « voyageurs » un hébergement spacieux et confortable.
Si la participation à ces saisies nous mobilise régulièrement, il ne faut pas oublier les cas de maltraitance fréquents auxquelles nous sommes confrontés.
Telle Mousquette, arrivée au refuge avec la chaine enfoncée dans la chair, baptisée ainsi en référence à ce mousqueton profondément ancré dans le cou, et pour laquelle une intervention urgente a du avoir lieu.
Et notre Talef, chiot massacré dans un appartement du centre ville d’Aix, récupéré en état de choc chez son « propriétaire » l’humérus brisé par un terrible coup de pied, ébouillanté dans la baignoire en guise de punition, tremblant, souffrant terriblement, qui est resté immobilisé presque 3 mois après deux interventions avant de pouvoir, enfin, vivre une vie de chiot « normale ».
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- Talef
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- Mousquette
Doit-on passer sous silence les chiens et chats déposés devant le refuge, balancés ou attachés aux arbres que l’on trouve le matin, parfois pendant l’heure du déjeuner, ou pour les chats que nous récupérons quelques jours après, traumatisés par cette expérience douloureuse, effrayés par les aboiements de nos chiens, tétanisés par la peur et la détresse ?
Que dire de ces animaux morts, fermés dans des sacs plastiques que des humains ont balancé dans les rivières, et que nous allons récupérer ?
Une pensée pour cette petite chienne âgée, abandonnée au refuge avec son fils, cachectique, le menton arraché et purulent, sans doute mordue par un blaireau, non soignée, rongée par une infection galopante, et cette chienne que des voisins nous ont signalé, pendue à sa chaîne depuis plusieurs heures, en train d’étouffer, ne tenant plus au sol que par ses seules pattes arrières ?
Ne croyez surtout pas que nos seules interventions concernent les chiens et les chats !
Nous sommes allés chercher sur l’esplanade, une chèvre sauvée des eaux par des pêcheurs, elle a fait un petit séjour dans le bureau avant de retrouver sa propriétaire, mais nous la connaissions déjà ! Elle avait déjà été récupérée l’année précédente par les pompiers !
Buse sauvée des eaux au bord du lac, mainate oublié dans un appartement, nous répondons à chaque demande et chaque urgence au plus vite.
Quant au faon qui nous a été amené, et pour lequel nous avons tout tenté, en vain, nous donnant l’occasion de rappeler qu’il ne faut en aucun cas les toucher lorsqu’ils sont trouvés, sous peine de les condamner irrémédiablement à une mort certaine.
Je ne voudrais pas terminer ce rapide rappel de nos actions, sans vous parler de notre participation au festival Musilac. En effet, suite à la maltraitance d’une chienne lors du festival précédent, et les nombreuses interventions que nous avions du effectuer pour des chiens fermés dans des voitures, nous avions suggéré à l’organisateur de prévoir un lieu d’accueil pour les chiens des festivaliers. Il nous a donc été mis à disposition une tente que nous avons aménagée pour les chiens, et avons été présents les 3 jours du festival. Je crois pouvoir dire que cette initiative a été accueillie chaleureusement et a été appréciée par les propriétaires d’animaux. Nous la reconduirons l’année prochaine. (Mais là encore, il faudra des volontaires pour assurer cette garde !)
Peut-on terminer cette liste non exhaustive sans parler de nos actions contre la présence d’animaux sauvages dans les cirques ?
Il faut dire que la ville d’Aix les Bains a accueilli cette année un nombre impressionnant de cirques !
Pas moins de 4 se sont succédés sur une courte période,
L’élément déclencheur a sans doute été cette lionne morte sur le parking du Géant au mois de juin. Souvenez-vous ! Je crois que ce fut la période la plus chaude de l’année, beaucoup se sont émus du sort réservé aux animaux, fermés dans leurs cages en fer en plein soleil, sans aucun point d’ombre ni espace vert. Informés par un témoin direct de la scène, nous nous sommes rendus sur les lieux pour tenter d’avoir une explication. Accompagnés de la police nationale (impossible autrement de pouvoir pénétrer dans l’enceinte !) nous avons fait un tour rapide des installations pour apprendre que la lionne s’était étouffée avec un os de poulet ! Nous avons contacté la DDCSPP qui a effectué une visite des installations, sans trouver d’anomalie particulière. (Si, ils avaient été précédemment contrôlés avec un lion excédentaire, mais l’os de poulet a rétabli l’ordre !)
Nous avons souhaité informer les spectateurs des réelles conditions de vie de ces animaux dans les cirques, et c’est, munis de panneaux informatifs et de photos éclairantes, que nous avons été présents avant chaque représentation de tous les cirques venus cet été à Aix. Nous avons régulièrement été encouragés, souvent moqués. Pour nous, le message était clair : pas d’animaux sauvages dans les cirques ! Il existe d’excellents cirques sans animaux, où, je pense, les enfants trouveraient bien davantage matière à rêver !
Pour ceux qui en douteraient encore, les circassiens sont violents, et n’aiment pas du tout que l’on vienne « fouiner » dans leurs affaires. Mais qu’ont-ils donc à cacher ? L’univers des cirques ne serait-il pas aussi rose qu’il y paraît ? Nous avons essuyé de nombreuses insultes, des violences physiques aussi pour lesquelles nous avons, bien sûr, porté plainte.
Pour mener à bien toutes ces actions et ces sauvetages, le refuge a impérativement besoin de bénévoles actifs ! Combien de chiens et chats arrivés en mauvais état au refuge ont retrouvé, grâce à leurs attentions particulières, une joie de vivre, un entrain et un équilibre qui facilitent grandement leur placement !
Lors de nos manifestations, nous devons être nombreux, beaucoup plus nombreux !
Il est temps que les défenseurs des animaux se montrent, s’investissent et participent à ces actions dont le bénéfice pour les bêtes n’est peut-être pas immédiat mais payant sur le long terme.
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