« Mariage imposé ou arrangé » entre Rhône-Alpes et l’Auvergne ? C’est du moins ce que craignent bon nombre d’Auvergnats.
Alors mangeons d’abord le pain noir dans notre propos du mois…
Rhône-Alpes, c’est 6,3 millions d’habitants et quelques 193 milliards d’euros de produit intérieur brut. L’Auvergne, c’est 1,3 millions d’habitants et « à peine » 34 milliards d’euros de PIB. Un déséquilibre économique évident. Les deux présidents Jean-Jacques Queyranne pour l’un et René Souchon pour l’autre, qui se sourient aujourd’hui, étaient très critiques vis-à-vis de cette union bancale il y a peu encore. Ne qualifiaient-ils pas ce scénario en 2004 « de projet stupide qui n’a pas de sens » ? A présent, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, ils ajustent leur vocabulaire : le mot fusion est soigneusement évité au profit de « projet de rassemblement ».
Laissons ces grands seigneurs à leurs problèmes politiques, administratifs et économiques et raisonnons en gens du peuple, en goûtant à présent au chocolat…
Nous autres Rhônalpins, avec cet élargissement de nos frontières nous pourrons dire bientôt que dans notre région la moitié de nos cours d’eau se jettent dans l’Atlantique, que nous sommes au pied d’une chaîne de volcans et que parmi nos spécialités gastronomiques nous revendiquons l’aligot, le coq au vin de chanturgue, le petit salé aux lentilles préparé avec la lentille verte du Puy, la potée auvergnate, la saucisse de choux, la truffade…
Et vous autres Auvergnats pourrez dire prochainement (avec fierté) que la moitié de vos cours d’eau se jettent dans la méditerranée, que vous vous épanouissez à l’ombre du plus haut sommet d’Europe et que parmi vos spécialités culinaires vous alignez aussi le cervelas lyonnais (ou saucisson à cuire), Truffé ou pistaché, la quenelle, l’andouillette beaujolaise au vin blanc et à la moutarde, la cervelle de canut…
Et cela sans exagération, ce défaut appartenant à la région Provence-Alpes-côte d’Azur…
Prenons la vie du bon côté, n’est-ce pas en cette rentrée qualifiée de « difficile » par notre premier ministre.
Michel Bigoni