Les Français détiennent le record européen de la consommation d’antidépresseurs, mais c’est bien là une prouesse propre à ne satisfaire que quelques laboratoires. Et si beaucoup de médias, hormis “Ballad’Ain” bien sûr, participent à leur façon à l’entretien de cette sinistrose, il n’en fut pas toujours ainsi.

   En feuilletant les grands titres de la presse bugiste à la sortie de la seconde guerre mondiale, un appétit formidable d’espérances folles parcourait la vie quotidienne de cette époque. Après la tragédie, les lendemains devaient chanter, l’URSS semblait un incubateur mystérieux de savants capables de tout résoudre, Les États-Unis n’étaient pas en reste…

   Bref, la science semblait travailler à incarner un monde idéal, le paradis sur terre en quelque-sorte. Parcourons quelques-uns de ces grands titres d’articles, leur simple juxtaposition suffit à témoigner de cette foi sans bornes en l’avenir.

   C’était sans doute trop beau pour être vrai, mais ces espoirs étaient des pistes tout de même, et il est bon de se rappeler une phrase tirée d’un livre transcrit par Gitta Mallasz : “Autour de celui qui sait s’émerveiller, éclosent les merveilles…”

  Alors priorité aux bonnes nouvelles, celles proclamées aux alentours de la libération !

 « Des savants révolutionnent le monde : choix du sexe, jeunesse éternelle, génie à volonté. »

« Jardin sans terre, bifteck sans viande : demain la fin de la famine. »

« Des voitures qui marchent toutes seules. »

« L’homme peut maintenant faire tomber la pluie. »

« On pourra demain créer des surhommes. »

« Un médecin anglais pèse les âmes. »

« Demain des maisons tournantes, des murs chauffants… »

« La chirurgie rend la vue aux aveugles. »

« La cafetière atomique. »

« Le Docteur Renshaw veut faire des prodiges du commun des mortels. »

« La science va pouvoir nous faire grandir. »

 

Ainsi de suite, presque chaque semaine surLe coq bugiste”, un titre entretenait le goût d’un avenir rempli de promesses

 Michel Bigoni

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