Au sein de la nouvelle Communauté de communes Bugey Sud, comme dans beaucoup d’autres d’ailleurs, plus de la moitié des maires renoncent à se représenter aux prochaines élections. Certes, il s’agit de petites communes rurales, mais d’importance tout de même comme Cuzieu, Peyrieu, Marignieu… Inutile de les citer tous, car le phénomène est manifeste.

  Cela est compréhensif lorsque l’âge est là, comme à Parves, Conzieu, Pollieu… Abandonner après plusieurs mandats accomplis avec efficacité et dévouement, rien de plus louable !

Mais cette « épidémie » ne s’appuie pas uniquement sur ce motif en tout naturel.

  Le petit village de « douce France » de Charles Trénet avec la mairie, l’école et son clocher, appartient aux images d’Épinal… Peu à peu la société se tourne vers les mégapoles qui bénéficieront d’un maximum d’équipements et des moyens financiers pour les assumer.

  Certaines petites communes autour de Belley ont un budget leur permettant à peine d’obtenir un quart de temps de secrétariat de mairie, si l’on enlève un autre quart de temps pour l’entretien du village, de quelle autonomie financière dispose un conseil municipal pour se lancer dans un projet d’importance ?

Le rattachement aux communautés de communes devient une nécessité et c’est bien ce fait que la quarantaine de villages autour de Belley a compris à l’unanimité. Les maires actuels et futurs n’ont plus à gérer leur seule commune, mais un territoire : c’est une mission nouvelle, une perspective plus vaste.

  Tant de maires ont consacré une partie de leur vie à leur commune, seuls maîtres à bord avec leur conseil, luttant pas à pas pour obtenir des équipements de qualité. Aujourd’hui, les restrictions financières paralysent les meilleures volontés, il n’est plus possible pour un village de vivre seul en quête de subventions du conseil général ou régional. Et puis, les compétences des maires s’amenuisent au profit de décisions collectives… Mais les responsabilités restent lourdes, le dévouement total.

  En somme, une forme de sacerdoce tend à disparaître, une autre se dessine, plus territoriale, plus collective et les premiers magistrats de beaucoup de communes ont fait le choix de laisser à d’autres l’accomplissement de cette évolution nécessaire. Nostalgie quand tu nous tiens : « chères mairies de mon enfance… »

Michel Bigoni

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