
Michel Desmurget
Fin février à la salle des fêtes belleysanne, l’association “Au cœur des différences” présidée par Pascale Bal, a organisé une journée consacrée aux activités enrichissantes, porteuses, propres à développer l’intégration de personnes souffrant d’un handicap. Si l’après-midi a été consacré à de nombreux ateliers (danse, chant, arts…), le matin a attiré un vaste public lors d’une conférence passionnante autour du thème : « La culture permet de reprendre pied ».
C’est au professeur Michel Desmurget, chercheur au CNRS, qu’incomba la tache d’aborder ce sujet incontournable.
Remarquable conférencier, jouant de connaissances et d’humour, ce spécialiste du cerveau a vulgarisé son savoir devant une salle très attentive.
Le cerveau, un organe adaptable…
Nous sommes loin aujourd’hui de la cartographie des différentes zones du cerveau liées à des fonctions précises. Le cerveau se renouvelle constamment, contrairement à ce que nous pensions il y a quelques décennies. D’autre part, il conquière d’autres espaces de lui-même lorsque qu’une de ces zones est atteinte. Jamais son développement est clos et son éducation est permanente.
L’importance du milieu par exemple d’un enfant intervient pour beaucoup dans son développement, mais son cerveau peut jusqu’à un âge avancé atteindre des capacités jusque-là non acquises.
De bonnes vieilles recettes
La lecture, les activités artistiques, la danse, les jeux comme au bon vieux temps et non pas les jeux vidéos qui anesthésient certaines zones essentielles du cerveau, favorisent le développement de la personnalité et sa réussite sociale. D’ailleurs la vie sociale multiple, diversifiée est un atout essentiel de développement heureux. Le travail répété, intense, qu’il soit intellectuel, artistique ou autres est le fondement essentiel de la maîtrise d’une activité. Savoir aussi différer le plaisir de l’acquis immédiat au profil d’un résultat plus lointain, caractérise ceux qui réussiront.
Il ne reste plus qu’à définir la notion de réussite.
Mais ce matin-là, il n’était question que de l’espoir de ne jamais « perdre pied ou de jeter l’éponge » !
Michel Bigoni