Le noyer possède une mauvaise réputation. Depuis le Moyen-Age, on prétend que son ombre servirait de « salon des dames aux sorcières », et que s’endormir sous son feuillage dense rendrait malade. On lui prête aussi le sinistre pouvoir de détruire toutes les plantes se trouvant sous son couvert : ce phénomène serait causé par le juglon ou la juglone, toxine fabriquée par les feuilles et les racines de l’arbre, qui jouerait le rôle de désherbant.

   Dans certaines régions, pour éloigner le mauvais sort, il était même recommandé de « briser une branche de l’arbre malfaisant et, avant de s’en aller, jeter une pierre sur le tronc » !

Toutes ces superstitions incitent à ne pas dormir sous l’arbre, sous peine de nausées, maux de tête et risque d’être visité par le Diable…

Qu’en est-il réellement ? Le centre antipoison de Lyon a été interrogé depuis ses débuts (vers les années 1960) une dizaine de fois sur ce sujet.

    Après avoir consulté la littérature, les données des bases toxicologiques à leur disposition, les scientifiques ont retenu qu’il n’y a jamais eu aucun souci avec le juglon, même si le risque à long terme n’a pas été étudié. « Il y a dans ce genre d’interrogation pas mal de croyances, dictons populaires, voire de superstitions pas toujours aisément réfutables », déplorent-ils.

   Pour l’heure, les feuilles du noyer sont utilisées en pharmacologie. Elles contiennent un tanin, une huile essentielle, de la vitamine C, et la fameuse juglone douée de vertus purgatives.

   Les feuilles du noyer possèdent aussi des propriétés antiscrofuleuses, antisudorifères (combattent ou réduisent la transpiration) et, par leurs vertus astringentes, sont très efficaces en homéopathie contre les affections lymphatiques. En usage vétérinaire, elles sont utilisées pour leur pouvoir antiparasitaire dans le traitement des chiens et des chevaux.

   Quoiqu’il en soit, pour les jardiniers, il est de bon ton de rappeler que l’ombre du noyer est surtout très fraîche ; il faut donc choisir d’y planter des végétaux adaptés, comme la pervenche ou la fraise des bois.

F.B.

+ d’infos : Centre antipoison et de toxicovigilance de Lyon
Tèl : 04 72 11 69 11
Sources : http://www.guichetdusavoir.org/viewtopic.php?t=16046

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.