A mi-chemin de la botanique et de l’anthropologie, voici une histoire vraie digne d’un conte, celle du figuier étrangleur.

« A quelques kilomètres de Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, il y a un parc national appelé « La Cascade »,

avec beaucoup de végétation, beaucoup d’arbres d’essences différentes. Parmi ces arbres, un ficus, dit « figuier étrangleur ».

   Cet aventurier vient traîtreusement s’installer sur un palmier d’une espèce particulière. Il se fait humble, suppliant, demande l’hospitalité, là, dans un coin. Il tient si peu de place !

Le palmier bienveillant mais un peu naïf a pitié de la pauvre brindille toute tremblante qui ne montre d’abord timidement qu’une feuille, puis deux, puis davantage. On la laisse faire. Elle s’enhardit et montre une mignonne racine, grêle, flexible, qu’un rien briserait. Une seconde racine surgit, puis une autre, encore une autre…   

   Négligemment, elles restent suspendues à la branche qui leur sert d’appui, flottant au gré du vent. Le palmier est habitué à sa commensale qui ne le gêne en rien et la laisse agir à son gré. Mais, un jour, tout change, les fines racines ont touché la terre, elles s’y agrippent, s’y enfoncent. Le traître commence à relever la tête, ses racines pompent aux dépens de celui qui l’a nourri, hébergé jusqu’ici, tous les sucs nutritifs. Goulûment, il s’en nourrit. Insatiable, il puise, puise encore dans le sol, la nourriture qui alimentait le palmier, se développe, grossit aux dépens de celui-ci qui meurt épuisé, étouffé, victime de son bon cœur.

Le figuier, lui, continue sa croissance…»

   Il y a tout de même une morale à cette odieuse fable : notre figuier, trop pressé, n’a pas eu le temps de s’ancrer véritablement dans le sol. Lorsque l’arbre tuteur meurt, il entraîne dans sa chute le figuier étrangleur…

F.B.

http://www.association-lac.com/arbres/monde/afrique/etrangleur.htm

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