Déjà, au milieu des années 70, la graphiose ou maladie hollandaise de l’orme, décime la plupart des arbres de cette espèce. En trente ans, seuls environ 10% d’ormes ont survécu, et encore dans certaines régions privilégiées.
Malheureusement, le même scénario se déroule à nouveau aujourd’hui dans nos forêts, mais cette fois-ci avec le frêne.
La maladie responsable de ce futur désastre écologique est la chalarose. Elle provient sans doute d’Asie pour sévir dans les années quatre-vingt dix au nord de l’Europe avant de s’étendre progressivement au centre et au sud de notre continent.
En France, les premières atteintes sont apparues en 2008 en Alsace pour atteindre cet été les forêts bugistes. Le pourcentage d’arbres atteints peut frôler les 80% dans le nord-est de la France. Si la mortalité de ces arbres est faible encore, leur croissance est réduite et les pousses sont souvent détruites par ce champignon.
Les symptômes ? Flétrissement des rameaux, dessèchement de l’écorce, mort des pousses, cassure des cimes… le champignon responsable, le chalara fraxinea, infecte les rameaux et coupe la circulation de la sève. Si les arbres de plus de 20 centimètres de diamètre se défendent assez bien, ce sont les arbustes qui sont les plus vulnérables.
Quelques frênes présentent des symptômes plus légers :
est-ce le signe d’une résistance génétique ?
Rien ne permet d’entretenir pour l’instant un réel espoir.
« Soit une grande partie des arbres résisteront à la maladie, soit les frênes disparaîtront », estime un forestier.
Pour l’instant que faire ?
Avant tout se conformer aux recommandations de l’ONF (Office Nationale des forêts). Ne pas prendre de décisions hâtives qui se révéleraient inutiles et dangereuses pour l’ensemble de la forêt. En Alsace, les membres de l’ONF conseillent d’éliminer les arbres dont le déficit foliaire est supérieur à 50% et de préserver les arbres peu atteints. Il en sera peut-être autrement dans notre région.
Ce nouvel appauvrissement de la diversité forestière, est-il dû au réchauffement climatique ?
Certainement pas, mais il est en grande partie causé la mondialisation entraînant la circulation des biens et des personnes. Ici, l’achat de plants aux pays asiatiques, où est née cette maladie.
M. B.